Fâcheux

Dans un pays politiquement, socialement et culturellement aux abois, où le populisme abject le dispute à la bêtise crasse (des plateaux de CNews à celui d’Hanouna), il est de bon ton dans les rangs de la droite radicale (qui va aujourd’hui de certains macronistes à Bardella, en passant par Pascal Praud ou Ciotti & Co), de vouloir éradiquer les dernières poches de résistances humoristiques et journalistiques qui officient dans ce pays. L’esprit Charlie n’aura survécu que le temps de l’émotion d’une classe politique en quête de récupération, son sport favori. On savait depuis la karcherisation de Canal Plus par l’ultra catho milliardaire Bolloré que l’on se dirigeait vers des jours sombres, mais la propension de certains à vouloir museler France Inter ne fait plus guère de mystère. La déprogrammation de la bande à Charline, sous couvert d’audience (voilà une bonne blague !), ne laissait plus trop de doutes. Las, l’émission du dimanche soir cartonne et fait toujours plus de vagues que sa pauvre remplaçante aseptisée de l’après-midi. Que faire donc de ces dangereux islamo-gauchistes, de ces wokistes subversifs qui osent encore avoir un avis lucide, donc potentiellement dangereux, sur la situation sociale, policière ou géopolitique de ce pays en décrépitude intellectuelle et de ce monde plus que jamais en ébullition. Pour les dictateurs et les fachos de tous poils qui dirigent la planète (vers sa perte), s’en prendre à des auteurs de blagues semble être une priorité. Pas de second degré, pas d’autodérision, pas de recul, zéro tolérance. Si on peut malheureusement  »entendre » que Toomaj Salehi, un rappeur iranien soit condamné à mort dans un pays qui ne respecte aucun droit, la chasse à la liberté d’expression dans un pays comme la France laisse pantois. Du moins sur certains sujets…Alors que Dieudonné purge toujours sa peine d’interdiction de salles depuis plus de 20 ans pour un sketch moisi chez Fogiel, que Meurice est mis à pied pour une blague sur un dictateur en activité, Gaspard Proust étale sans problème (sans envie et sans talent, envolé depuis belle lurette…) son racisme ordinaire envers les racailles, les migrants, les blacks et les arabes, 3 fois par semaine, sur Europe 1, radio du groupe…Bolloré. Liberté d’expression à sens unique donc et impossibilité de critiquer un dirigeant sanguinaire qui agit aux vu et au su de tout le monde, juste pour  »venger » un affront…34 700 morts (et 78 000 blessés) contre 1200 : une certaine interprétation de la loi du Talion. Certes, la bande de Gaza sera beaucoup plus vivable une fois qu’Eiffage, Bouygues, Alstom, Carrefour et consorts auront remis en place des lieux de villégiatures, des piscines et des golfs pour occuper les futurs touristes et les amis de Bibi.

PERSONNE ne peut décréter si une blague est drôle ou pas. Elle nous fait rire ou pas. On ne force personne à aimer tel ou telle humoriste, on écoute ou pas, on apprécie ou pas, on peut aussi zapper le temps de son passage, comme quand une chanson de Kendji ou d’Amir passe à la radio. Mais si, de fait, on n’écoute pas les radios qui passent Kendji ou Amir, on peut aussi s’abstenir d’écouter France Inter et ses dangereux délinquants récidivistes qui ne respectent ni la bien-pensance ni le grand capital. Mais comme pour les fachos, la bien-pensance c’est de prendre la défense des plus faibles, on tourne en rond dans ce grand cirque médiatique qu’est devenue la politique spectacle. Une image affligeante d’une génération dirigeante perdue, qui préfère remettre l’ordre dans des classes (de niveau), la jeunesse à l’armée (de toute façon elle ne veut plus travailler !) et les migrants aux frontières. Des uniformes, de partout. Entre la troupe et le troupeau, il n’y a qu’un pas, celui des bons petits soldats.

Pour les autres, il reste encore des armes avant la cata annoncée de 2027: lire des livres, éteindre la télé, aller voir des humoristes sur scène, racheter un téléphone fixe, faire l’amour, mettre un bulletin dans l’urne…et France Inter reste toujours la première radio de France ! Comme quoi tout n’est pas perdu ! En attendant, entre des nazis sans prépuce et des directions sans couilles, je serai toujours du côté de ceux qui veulent faire bouger les choses, quitte à choquer, quitte à se mettre en danger (car oui en 2024, on se met en danger en faisant des blagues), quitte à défendre leurs idées sans aucune censure. Soutien à Guillaume Meurice, Djamil Le Shlag, Charline Vanhoenacker, Aymeric Lompret, Doully, Waly Dia et tous ceux qui ne sont pas juste des amuseurs public, mais qui montent sur scène avec leurs plumes acérées et leurs convictions vissées au corps et à l’âme pour rendre le monde un peu plus respirable. Respect éternel.

Oh Mon Amour !

En 2020, le chanteur Christophe est parti voir là-haut s’il pourrait retrouver Aline, le fait d’avoir crié son nom pendant des années ne lui ayant pas rendu l’amour de sa vie.

Cette voix qui nous guidait est partie chanter pour d’autres, partis eux aussi dans cette période aussi inédite que bouleversante. Les cerveaux se sont mis à fonctionner différemment, devant tant de sidération inédite. Jamais la connexion à la nature et aux éléments cosmiques ne nous avait parue si évidente. A la question nouvellement pertinente de la mortalité, se mélangeait celle, longtemps volontairement ignorée, de notre place dans l’univers, de notre utilité quotidienne et de notre capacité à vivre plutôt qu’à survivre. Pour certains, dont je fais partie, ce maelstrom de pensées plus ou moins violentes, les retrouvailles avec de vieux fantômes, la peur d’un lendemain différent et d’un présent suffocant m’ont conduit au burn-out. Comme des milliers de personnes à travers le monde, toutes connectées par ce virus convivial, ma santé mentale en a pris un coup. Mais sans que l’on veuille se l’avouer, sans que l’on laisse paraitre autre chose à ses proches, on avance tant bien que mal, en s’accrochant aux branches d’un arbre de plus en plus fragilisé par les affres du temps.

Et puis parce que nous autres, humoristes, n’avons pas le droit de montrer autre chose que notre meilleur profil, on continue de monter sur scène parce que c’est vital, parce que c’est le seul moment où les démons disparaissent derrière des blagues dans lesquelles le public projette lui aussi ses doutes et ses vérités. On reste léger, malgré certains sujets délicats ou clivants. Mais les vraies douleurs ne sont jamais abordées, parce qu’il y a cette pudeur qu’on ne peut pas franchir, même sur une scène, parce qu’il y a cette envie derrière les rires et les bons mots, de tout envoyer bouler pour hurler son malheur et ses blessures à la face du monde.

Durant cette année 2021, la maladie m’a épargné ainsi que mes proches, et les contraintes liées à cette saloperie ne sont pas grand chose en regard de la perte ou du bordel que serait notre existence si ce virus était plus virulent. Dans notre malheur, il faut apprendre à reconnaitre sa chance. Mais j’ai perdu quelqu’un, et la douleur est la même que la perte d’un parent. J’ai perdu quelqu’un à cause de tout ça et la vie ne sera désormais plus comme avant. On ne dit pas ces choses-là sur scène, mais il faut qu’elles sortent d’une manière ou d’une autre parce que c’est nécessaire. Et non, être un artiste malheureux ne rend pas l’écriture meilleure et les blagues plus drôles. Ca rend juste triste et solitaire. On ne doit jamais s’excuser sur scène pour nos propos, jamais, c’est contre-productif. On assume. Tout. Le public prend ou ne prend pas, comprend ou ne comprend pas. Mais dans la vie il faut savoir s’excuser quand on fait de la merde. Parce que dans ces moments-là, on ne joue pas. « Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve » écrivait Gainsbourg dans une de ses plus belles chansons, qui reste une de mes préférées. Avec « Requiem pour un con ».

En 2021 , j’ai beau écouter « Oh Mon Amour » de Christophe ou crier Aline pour qu’elle revienne, m’entendra t-elle vu qu’elle ne s’appelle pas Aline ? L’Amour, pur et sincère, est la dernière chose qu’il nous reste à partager pour rendre tout ça un peu plus supportable. Plus de cynisme, plus de sarcasme, l’espace d’un seul texte…Pour que derrière les blagues, les sourires et les rires n’en soient que plus sincères.

Hystérisons ! 24/05/2021

Dans une émotion libératrice autant qu’indécente qui rappelait les grandes heures de l’après-guerre, les Français se jetaient goulument sur des allemandes houblonnées, afin d’être les premiers à retapisser Instagram de ce bonheur gustatif retrouvé. Et de pouvoir dire : »J’y étais ! ». Certains de leurs grands-parents, qui avaient de bonnes raisons de se réjouir il y a 75 ans, se contentaient dans le même temps d’une deuxième tournée d’Astra Zeneca pour pouvoir envisager l’été plus sereinement.


Si cette pandémie nous a fait perdre tout repère et toute notion de bienséance, l’hystérisation du débat médiatique n’a pas attendu les variants ouzbek ou polynésien pour venir polluer nos journaux quotidiens. Depuis que la fachosphère a pris le contrôle des antennes, chaque sujet devient potentiellement plus inflammable qu’un étudiant précaire aspergé de vodka-pomme devant son dortoir délabré.

La sélection de Benzema d’abord, qui rappelle ô combien ses détracteurs sont nostalgiques des colonies françaises, mais moins fans de leurs enfants qui portent le maillot bleu. Si l’on avait dû écarter tous les grands joueurs qui ne chantent pas la Marseillaise, cet hymne guerrier qui a 230 ans, l’équipe évoluerait sûrement au niveau du Liechtenstein , qui peut se targuer, elle, de n’avoir que des joueurs blancs. Ou alors faire composer un hymne plus moderne, plus enclin à rassembler tout le monde, par Michel Sardou ou Vianney, qui plaisent à une grande partie de la droite cap-ferretiste. Qu’un son impur abreuve nos microsillons !


De musique, ou presque, il en était d’ailleurs question ce week-end à l’heure du grand raout boursouflé de l’Eurovision. Aussi improbable que la victoire de Lille devant le PSG en Ligue 1, la France terminait 2e d’un concours où elle se ridiculisait patiemment depuis 1977 ! Du coup, galvanisés par ce podium inédit, les ardents défenseurs du bon goût musical à la française, s’en allèrent chercher des poux aux gagnants italiens, accusés de prendre de la drogue comme de vulgaires Marco Pantani des ondes FM. Au-delà de leur sobriété établie, remercions-les surtout pour ce retour du rock à une heure de grande écoute, quand la France des Choristes et d’Amélie Poulain se plongeait encore dans le formol piafesque pour se donner une crédibilité musicale. Toujours dans les bons coups, Hanouna criait au scandale et, sans preuves aucunes, appelait Emmanuel Macron à l’aide sur Twitter, pour faire gagner dignement notre candidate déchue. Un grand moment de ridicule, qu’on espérait plus depuis le bannissement de Donald de la plateforme au piaf bleu.


Son ami Bigard lui, aboyait de son côté sur des journalistes autant que sur les labos pharmaceutiques, pauvre pitre complotiste devenu harangueur de foules lobotomisées, sorte de Dieudonné du pauvre (au moins lui reste encore un génie comique), dont on finit par apprécier les vieilles blagues graveleuses qui animaient nos fins de repas familiales dans les années 90. Mais dans une époque où les gens n’ont plus d’humour, juste des craintes infondées, on peut continuer à éructer tranquillou en attendant le poste de Ministre de la Culture d’un gouvernement d’extrémistes. Au programme : fermeture définitive des théâtres et des salles de stand-up, écoles Francis Lalanne dans tous les villages de France. Et tout le monde au gnouf, comme en Biélorussie !


Quant à Darmanin, toujours dans l’élégance et la demi-mesure, ses attaques contre Audrey Pulvar auront encore une fois élevé le débat, dans un pays où l’on ne peut plus critiquer les fachos en uniformes qui polluent la police et l’armée, mais où un ancien humoriste insultant des ministres sur Twitter et des journalistes face caméra passe crème.

On est bien.


Reste plus qu’à Benzema de marquer le but de la victoire contre les Belges en finale de l’Euro, aux chanteurs français de prendre un peu plus de drogues et aux complotistes de se faire vacciner, au moins contre l’hystérie. Au risque de connaître une année 2022 bien pire que les 2 dernières.

A mourir de honte. 8/04/2021

Le débat sur l’euthanasie (ou fin de vie assistée, comme on dit en langage bienpensant) nous prouve une fois de plus que le poids de la religion catholique dans ce pays de vieux réacs prend le pas sur toute réflexion personnelle. Comme pour l’avortement, cette vieille garde pense que l’on n’a pas le droit d’ôter une vie, mais ne rechigne pas en temps de guerre à envoyer ses enfants se faire massacrer au nom de la patrie. Comme pour la sexualité. Un homme est un homme, une femme est une femme si elle est soumise à l’homme, et tout ce qui se rapproche plus ou moins d’un être ambigu ou hermaphrodite doit périr dans les flammes de l’Enfer. Sauf dans les orgies du Vatican ou dans les partouzes chez l’ambassadeur où il est de bon ton de se faire tâter la prostate par de jeunes éphèbes, avant de retourner faire la messe ou la morale à l’Assemblée Nationale.

Dieu donc, toujours lui, refuserait que l’on tue en son nom. Ce qui reste, avouons-le, la plus grande blague de l’histoire catholique, où en des temps pas si éloignés on ne rechignait pas à brûler des femmes adultères ou à écarteler des homosexuels. Dieu seul aurait, le droit de vie et de mort sur nous, pauvres êtres humains qu’il a eu la bonté de créer en ce 6e jour, juste après les amphibiens et les ptérodactyles. Partant du principe que sa présence a moins été prouvée que celle de Xavier Dupont de Ligonnès ces dernières années, que son action concrète encore moins (les tremblements de Terre seraient dus à la tectonique des plaques, la destruction de l’éco-système à l’homme…), il serait peut-être de bon ton de laisser chaque individu décider par et pour soi-même ce qu’il veut faire de sa vie et de sa mort ! Venir au monde s’avérant déjà douloureux pour beaucoup (surtout pour nos mères), certains passeront leur vie à subir. Et puis un jour, abandonnés par tous et un peu ivres, ils iront courir nus dans un champ, sous l’orage, pour entrevoir enfin la lumière. 100 millions de volts d’un coup. Finir comme une petite merguez, une belle fin pour ces amateurs de barbecue. La justice conclura à un accident, bien qu’on ne retrouvât jamais leurs habits.

Ni Dieu, ni l’état, ni personne ne devrait avoir le droit de vie ou de mort sur autrui, même si certains ne demandent pas l’autorisation pour trucider au hasard, et pas que dans des pays où les armes sont en vente libre et les conducteurs sans permis en liberté ! Au-delà du mal être, de la pression sociale, du regard des autres (ou pire, de l’absence de regard), au-delà des déceptions et des rejets, du handicap physique qui empêche souvent de bien serrer le nœud de la corde, les maladies incurables poussent certains à prendre des décisions drastiques, personnelles, réfléchies et humaines, que d’autres (que l’on appelle des proches !) ont décidé d’interdire. En leur nom. Mais parler au nom des autres est la plus grande hérésie de ces temps modernes. Celle qui fait les dictateurs, les armées, les groupuscules, les sectes, le patriarcat, les religions ou les porte-parole !

Fermez vos gueules et laisser nous respirer. Laissez-nous réfléchir par nous-même, donner notre avis, même si cela va à l’encontre de vos pensées policées par des siècles de certitudes et d’éducation judéo-chrétienne, faussées par des écrits fantasques. Le monde évolue plus vite que vous. Il faut vous y faire. Tant qu’il est encore temps. Perso, je le dis là devant tout le monde (ou au moins aux 16 personnes qui me lisent), je veux en finir avant qu’Hanouna ne devienne président, je ne peux déjà plus supporter la version de Belle par Gims, Dadju et Sofiane, alors que j’ai subi l’original il y a 20 ans, je ne peux plus croire en un monde gouverné par l’avis des internautes, les likes, les polémiques, les selfies de connard.sses suffisant.es, l’écriture inclusive et la société non inclusive, la fermeture des Sephora et les virus à répétition. Je veux être incinéré, parce que je suis claustrophobe et qu’à la place des tristes cimetières on peut bâtir de très belles galeries marchandes. J’aimerai que mes cendres soient répandues au-dessus du stade de l’Abbé Deschamps, au printemps. Mais quand l’AJ Auxerre sera de retour en Ligue 1, parce que là c’est trop la honte.

Avant ça, prenez mes organes et donnez-les à des gens dans le besoin. Je suis non-fumeur, je n’ai plus de vésicule mais j’ai un anus de jeune homme, un cœur fragile mais qui s’emballe encore devant une belle fille, un beau sourire, un bon film ou une chanson de Nancy Sinatra. Mon cerveau est encore en pleine ébullition, parfois un peu trop, mais il peut sûrement aider certains à se sortir d’années passées devant NRJ 12. En revanche je refuse qu’il soit donné à un militaire ou à un accidenté en trottinette électrique. J’ai mes limites. Et surtout, si je m’éteins un soir devant Top Chef en me bavant dessus, j’ai trop de respect pour les soignants et la consommation d’énergie pour végéter des années dans un lit d’hôpital. Je l’ai fait 3 semaines pour échapper jadis à l’armée, c’est inhumain. Respectez-moi un peu, et vous par la même occasion. On n’a rarement l’occasion de choisir le moment et le moyen de sa mort, alors ne nous privez pas de cette petite vengeance sur le destin. C’est un luxe que beaucoup n’ont pas eu.

Crédits : Boris Zhitkov – Getty

La foire aux andouilles. 2/03/2021

Ce n’est sans doute pas le ministre de l’Intérieur, mais le fan de Nicolas Sarkozy qui s’est exprimé sous le coup de l’émotion, devant les caméras des télévisions françaises. Un cri du cœur, comme en ont lâché récemment les fans éplorés de Daft Punk. On a limite entendu la petite goutte venir auréoler sa braguette républicaine ! Gérald est un grand sensible. Mais
en faisant ça, Darmanin est non seulement sorti du devoir de réserve que son rang lui impose, mais a surtout confirmé cette tendance qu’ont les hommes-femmes politiques modernes à ne plus avoir de filtre sur des plateaux télé ou en radio. Quels que soient les liens ou l’admiration qu’il porte à Sarko, sa sortie est inadmissible.

Mais aujourd’hui, à l’heure de la télé-caniveau, ce genre de propos passent crème, les politiques et les polémistes très à droite des chaînes d’info en boucle s’étant fait un jeu de critiquer toute décision de justice qui puisse nuire à leurs amis. Condamner (enfin) Sarkozy, c’est être potentiellement condamnable. Marine Le Pen demande le retrait pur et dur de la commission d’enquête, histoire de continuer à batifoler dans les mêmes eaux troubles que les copains.
De tous les côtés, combien de mis(es) en examen, de condamnation, de plaintes pour détournements, abus de biens sociaux, fraude fiscale ou harcèlement depuis 20 ans ? On peut sembler s’acharner sur le mari de Carla, mais en plus de ses 3 mises en examen, sa troupe de fidèles ressemble plus à un casting des Soprano qu’à un gouvernement : Juppé, Fillon, Hortefeux, Pécresse, Alliot-Marie, Guéant, Woerth, les Balkany…en plus de Chirac…
Eux qui réclamaient tous des sanctions exemplaires pour Cahuzac et consorts…Eux qui sont si à cheval sur le règlement quand il s’agit du peuple, des délinquants de banlieue ou des ennemis de gauche.

Sauf que la délinquance en col blanc, qui est un peu l’ADN de tout apprenti politique, ne semble plus passer à l’heure des réseaux sociaux. Malgré les pressions, une certaine presse veille, quelques juges s’accrochent à un semblant de démocratie. Pour le bien de tous. Comment s’étonner alors du ras-le-bol et du désintérêt généralisé pour un milieu qui n’a que trop peu de figures emblématiques à élire, trop peu d’idées à défendre ? Il n’y plus de droite, ni de gauche, juste une bande de populistes (très à droite quand même) cherchant dans la peur les bulletins de vote qui justifieront enfin une politique trumpiste de la haine et de la division. Mais à part leurs passe-droits, leur entre-soi, leur supériorité de classe, leur arrogance, leur inculture, leurs ambitions démesurées, leur égo mal placé, les politiques en place n’ont plus grand-chose à vendre.

Pour l’heure, ce pays est au bord du chaos, du gouffre et du ridicule, à l’image de ce système qui le gouverne depuis bien trop d’années. Les hommes et femmes qui le composent ne sont que des pantins que l’on aimerait voir se désintégrer comme dans un clip de Daft Punk, dont les robots étaient plus humains que ce ramassis de parvenus. La sortie de Darmanin est immature et non-professionnelle. Mais avec son visage poupin et son regard benêt, il est l’incarnation de cette génération aux dents longues et aux idées courtes, dont il faut se débarrasser aussi vite que le Covid. Qui lui, à l’intelligence de se renouveler rapidement pour s’adapter au monde qui l’entoure.

Gros sur la Patate. 27/02/2021

Le fâcheux est aux réseaux sociaux ce que la tique est au chien, le morpion à mes couilles. Un parasite attaché à pourrir la vie de ceux qui en ont une. Une sangsue. Un vampire de pacotille qui vit par procuration, sans mettre de vieux pain sur son balcon, mais juste en suçant l’énergie et en pompant l’air de toutes les victimes auxquelles il s’attaque. Dénué de talent autant que de projets, sa seule ambition réside dans ce besoin viscéral de cracher sur ceux, plus connus que lui, qui font quelque chose. Ce qui est bien d’ailleurs, quand on a une notoriété moyenne, c’est qu’on est encore à l’abri de ses attaques aussi sournoises que gratuites.

Son courage légendaire l’obligeant à rester anonyme, il s’en prend non seulement aux idées, mais souvent au physique, au sexe, à la race ou à la religion, comme le ferait un enfant de 7 ans dans la cour d’une école ou un chroniqueur sur CNews. Il se nourrit essentiellement des clashs qu’il engendre, se vautre dans les polémiques comme un porcelet dans sa propre fange, en appelle souvent au complotisme et se réunit parfois en meute pour décupler sa rage, parce qu’on est toujours plus fort quand on a un cerveau pour tout un troupeau d’abrutis congénitaux. Parfois, comme dans la ligue du LOL, on peut y retrouver des personnes sensées, éduquées et accréditées, qui s’amusent à imposer leur petite tyrannie numérique afin de se donner l’importance et la reconnaissance que leurs articles ne suscitent plus depuis longtemps.

Ce sont souvent des hommes. Ce qui est d’autant plus agaçant que ça réveille des féministes tout aussi virulentes ! Les transgenres, eux.elles, qui sont aujourd’hui 3% dans le monde, demandent à ce que l’on n’utilise plus les mots père ou mère, ou lait maternel. On ne sait plus à quels seins se vouer, mais il faut ménager les susceptibilités de toutes les minorités. Dégenrer Mr Patate. Réécrire des livres. Revisiter ou détruire des décennies de films légendaires racistes, sexistes, misogynes ou simplement représentatifs de leur époque. Et si on faisait 6 versions pour chaque nouveau film : 1 avec un homme, 1 avec une femme, 1 avec un trans, 1 avec un noir, 1 avec un handicapé, 1 avec un dauphin, pour contenter tout le monde ?  Et si plus simplement, on fermait un peu sa gueule en allant juste voir les films qui nous intéressent ?

On veut de l’écriture inclusive, la plus grande escroquerie grammaticale depuis les premiers textes d’Aya Nakamura, histoire d’exclure pour de bon les analphabètes et les dyslexiques. On veut pouvoir dire une oiseau, une train, une avion ou une bateau, y en a marre de ce sexisme des transports !  Et pour Dieu, Mahomet et le Père Noel, on fait comment ? Ca casse les couilles ces barbus qui contrôlent le monde ! On veut des steaks dans nos cantines, parce que nos enfants vont mourir, on veut du tofu dans nos restaurants parce que nos animaux vont mourir. Et si on mangeait nos enfants, histoire d’éliminer une partie du futur problème ?

La liberté des uns s’arrête où commence l’intolérance des autres.

Attaqué à nouveau par les mêmes hystériques, 10 ans après la première salve, Orelsan prévenait pourtant déjà dans Suicide Social (constat lucide et percutant d’une certaine France reloue, qui refuse d’entendre ses 4 vérités, mais aboie toujours pour dénoncer celle du voisin.) :

Adieu ces associations bien pensantes/ Les dictateurs de la bonne conscience/ Bien content qu’on leur fasse du tort./ C’est à celui qui condamnera le plus fort.

En 10 ans, rien n’a changé. Bien au contraire. Chacun se replie dans sa case, dans son clan, dans son coin. Dans ses certitudes. Voilà donc où en sont les priorités de chacun en 2021 alors que la planète se meurt doucement au soleil d’Instagram. Un selfie et quelques milliers de like avant de crever. Sur ma tombe on mettra un pouce bleu et des émojis cœur. Dehors il peut bien tomber de la merde, la nature peut bien se rebeller, tant qu’on est connectés tout va bien. Notre président fait mumuse avec des youtubeurs, mais les jeunes, ceux qui ne meurent pas dans la rue avant 15 ans, ne sont-ils pas de futurs électeurs ? Les West-Kardashian se séparent. Qui aura la garde de l’égo ? Tout va bien. C’est la crise à l’OM, les supporters contrôlent la situation. Isabelle Balkany est en prime-time chez Hanouna, Patrick est en liberté. Tout va bien. Les Daft Punk se séparent, eux qui vivaient cachés depuis 20 ans, se sont désintégrés dans cette époque dématérialisée et pourtant si matérialiste, où l’on cherche à augmenter sa visibilité avant son talent. Humains avant tout. Les fâcheux diront qu’ils faisaient de la merde en pompant tout le monde.

Les fâcheux diront que je suis un mâle blanc, hétérosexuel, de plus de 40 ans et que je suis responsable de tous les maux de la Terre. Je ne suis responsable de rien, si ce n’est de mes propres actions. Je n’ai pas à payer pour les actes insensés ou irresponsables de mes ancêtres. Pas plus que je ne suis fier des choses positives qu’ils ont accomplies. Je reste à ma place. En observateur d’une société qui ne me convient plus. J’observe juste des fâcheux et des groupuscules décidant pour les autres. Qui censurent, qui dénoncent, qui obligent. Qui, sous couvert de dénoncer une société liberticide et castratrice, se comportent comme les pires des dictateurs à moustache, divisent et fragilisent une société qui n’avait pas besoin de ça.

Pour éliminer les tiques et les morpions, j’ai dû abandonner mon chien et me raser les couilles. La solution pour éliminer les fâcheux est bien moins contraignante. Couper Twitter et prendre un livre. J’ai pas mal de retard et du temps devant moi. Les salles sont fermées et la notoriété moyenne est un luxe qu’il faut entretenir.

Animal on est mal. 11/02/2021

A l’instar de tous ceux qui avaient une vie sociale il y a quelques mois, les membres de l’association PETA semblent se faire chier comme des rats morts. Depuis que les pétasses des magazines et des podiums ne portent plus de vison, depuis que les visons ont le Covid (ou la grippe aviaire, je ne sais plus), depuis que la majorité des bobos de ce monde est devenue végane, ou flexitarienne, ou crudivore, ou calliophile (celle qui aime sucer des cailloux), depuis que les chatons ont remplacé les bébés phoques pour émouvoir les enfants-écrans, il faut bien que les antispécistes occupent leur temps libre comme les autres: en postant de la merde sur les réseaux sociaux.

L’association estime donc que les humains utilisent un vocabulaire trop oppressif envers les animaux ! On ne doit plus dire poule mouillée, paresseux ou mort aux vaches ! C’est vexant. Alors c’est vrai que sur leurs actions contre la chasse à courre, la pêche aux thons ou la corrida, on était prêts à les suivre sans chercher la petite bête. Mais là mes biquets, votre sortie ne vaut pas un pet de lapin et vous passez pour des buses devant tout Internet qui vient juste de lâcher les mêmes de Bernie Sanders pour les templates « à la Macron », et c’est vrai que c’est super drôle !

Si on peut décemment accepter que certains hommes ne soient pas l’égal de certains animaux, vu leur comportement bestial, on peut aussi entendre que les animaux, petits ou grands, sont l’égal de l’homme (sauf si on ne cautionne déjà pas la théorie de l’évolution comme tous ces dingos de croyants) !  Mais que les animaux entendent, et comprennent, ce que dit l’homme, ça dépasse l’entendement ! Encore une fois, une poignée d’élus se s’est sentie investie d’une mission divine, comme pour l’écriture inclusive, en décidant de parler au nom de tous, et de rendre la vie des animaux et des féministes plus juste. Parce que comme on dit entre nous, « il ne leur manque que la parole à tous ceux.celles-là !  » Mais si les chiennes de garde ont d’autres chats à fouetter, les animaux en question manifestent rarement leur ras-le-bol le samedi après-midi, pendant que les troupeaux bêlants font les soldes. A force d’enculer les mouches, le véritable combat des antispécistes devient une mascarade qui fout même le cafard aux plus ardents défenseurs de la cause animale.

Perso, si je devais parler au nom de toutes les bestioles opprimées sur cette planète, je lancerai les hashtag #metootoo, afin d’aider les chiens abandonnés à dénoncer leurs cons de propriétaires ou #balancetonmaître pour donner enfin la parole à tous ces animaux domestiques qui subissent la cruauté des enfants, la solitude des célibataires interdits sur Tinder, l’affection de ceux qui aiment simplement les poils et les conjoints silencieux pendant et après l’amour, ou la perversion zoophile des réseaux russes qui alimentent le dark web pour le plus grand plaisir des amateurs de femmes avec des queues de cheval…Pour hennir de plaisir.

Mais revenons à nos moutons. Cette époque fout déjà tellement le bourdon, entre le froid de canard qui s’est abattu sur l’Europe, le procès de ce bourricot de Trump et les joueurs de l’OM qui jouent comme des tanches, il nous faut en plus régler le problème de tous ces gros porcs qui abusent des oies blanches dans les hautes sphères, comme dans les basses cours. De la menace des femmes cougars ou celui de ces petites cochonnes qui en montrent beaucoup sur les réseaux puis qui viennent crier au loup, parce que quelques blaireaux peu éduqués se comportent comme des gros bœufs devant leur provocante plastique. Entre les nids de guêpes et les paniers de crabes où s’ébrouent les requins de la finance et des affaires, les grenouilles de bénitier qui montent sur leurs grands chevaux au moindre faux pas, les serpents sournois qui sifflent sur nos têtes, les politiques qui nous font avaler des couleuvres, on finit par marcher sur des œufs dans ce monde de bourrins.

Dans leur cheminement vers plus de respect animalier, souhaitons donc bonne chance à Peta pour trouver une équivalence au mot levrette, qui a quand même l’avantage d’être féminin, contrairement au missionnaire. Si on peut contenter tous les clans…Allez, je dois aller faire la cuisine. A midi je mange des moules.

Inceste de citron. 22/01/2021

Passer de Trump à Biden, c’est un peu comme binge-watcher Les Marseillais à Cancun avant de regarder l’intégrale de Tarkovski, comme écouter un débat sur CNews avant d’écouter Laure Adler, comme se masturber avec un gant de crin avant de passer au gant de nouilles…Ca fait comme un bol d’air frais, une sensation de calme plus apaisante que n’importe quelle séance de méditation quotidienne. La fin d’un cauchemar pour toute personne sensée, le début d’un autre pour toute personne censée croire que Trump était la personne sensée…Pour eux, pas de révolution annoncée, pas de renversement inopiné, leurs prédictions envolées en même temps que Mr Orange vers la Floride. Ce territoire d’apparences et de vieux botoxés aux frais des fonds de pensions ricains, qui essorent depuis trop longtemps nos belles compagnies européennes, et où Mélania pourra fondre son inutilité glaçante, pendant que Monsieur perfectionne son swing autour de nouveaux trous.  

Un peu de calme, d’humanité et de réflexion ne feront pas de mal dans une période où plus rien ne nous laisse penser qu’il y ait un jour un retour à la normale…

Et si, du coup, motivés autant que contraints par ces nouvelles perspectives, nous prenions le parti de vivre ces 50 ans dernières années juste pour le plaisir. Comme Herbert Léonard, mais avec bon goût et désinvolture. Revenir aux fondamentaux. Aux joies simples. Sans travail, sans argent, sans pression, sans 5G. Echanger, se prêter, se parler, se regarder, se voir. S’entendre sur à peu près tout. Se dire qu’on aura bien merdé quand même, mais que comme en colo, c’est toujours au moment de partir qu’on regrette de ne pas avoir embrassé Patricia Dubois. Tout ce qu’on a raté, tout ce qu’on n’a pas fait, ces frustrations laissées ici ou là pour faire plaisir à un patron, à la famille, à Jésus ou à d’autres personnages de fiction. Tout ces moments à vivre où l’on était déjà mort. Tous ces moments éveillés où l’on avait les yeux fermés. Tous ces moments à écouter les rumeurs et le tumulte plutôt que la sagesse et le silence. Tous ces moments à snober la nature plutôt que d’apprendre avec elle. Tous ces moments passés dans la peau d’un gros con plutôt que dans celle d’un être humain. Tous ces moments à avoir peur alors qu’on était les plus heureux du monde. De notre monde. Le seul qu’on connaisse, le seul qu’on aurait pu sauver…Tous ces moments où l’on aurait du rire plutôt que de pleurer ou de s’apitoyer sur son sort, à regretter le passé pendant qu’on détruisait déjà le futur.

Mais le 20 janvier c’était le jour des soldes. Et on n’avait pas le temps pour se poser autant de question. Et il y a un temps pour tout. Surtout pour faire de bonnes affaires ! Et braver le Covid pour un 40% sur cette jupe Zara, ça vaut bien un 40 de fièvre en rentrant à la maison. Il faut savoir rester chic pour le prochain confinement, les photos sur Insta ou sur Tinder. On ne sait jamais. On n’est pas à l’abri de tomber sur un mec bien. Un qui ne violerait ni ses enfants, ni ceux des autres, qui ne mangerait pas de viande, qui aimerait vos névroses, vos chats, et daignerait partager le bout de chemin qu’il reste sans penser au cul, au foot ou à la voisine. Bacri était un mec bien. Enfin, on pense. Garant d’une certaine classe et d’un esprit peu vu dans la comédie française « grand public », le bougon le plus célèbre depuis Jean Yanne s’en va à son tour, voir là-bas si les gens sont moins cons. Les français sont tristes de perdre finalement quelqu’un qui « dans ses films » leur ressemblait tellement. A défaut de 66 millions de procureurs, la France compte sûrement pas loin de 66 millions de ronchons. Un sport national, qui a parfois ses bons côtés…

Mais à force de râler, sait-on encore seulement rire ? Différentes affaires récentes montrent que non. Xavier Gorce et Plantu quittent Le Monde. La presse ne défend plus ses dessinateurs. Qu’ils aient peur de groupuscules religieux intégristes et très premier degré, passe encore, ils ont des armes, mais que l’on plie aujourd’hui devant des internautes, qui n’ont que des pseudonymes…En plus d’une fragilité psychologique et une susceptibilité un peu exacerbée. Les communautés (religieuses, sexuelles, alimentaires, vestimentaires, sportives, animalières…) s’érigent en gardiennes du temple, faisant régner la terreur sur des réseaux sociaux devenus incontrôlables, ramenant les débats et la pensée à la préhistoire. Non, on ne peut plus rire de rien, nulle part, sans que cela tourne au drame, frôle l’hystérie et alimente des discussions stériles entre fanatiques de quelque chose. L’humour n’est pas donné à tout le monde. Même si tout le monde pense avoir de l’humour. Que les choses soient dites, même si, à ce niveau du texte, les pourfendeurs probables ont déjà arrêté de lire depuis la 3e phrase: plus une société s’appauvrit culturellement et intellectuellement moins elle a de recul. Donc d’humour. Ce qui nous distingue pourtant des animaux. Comme le plaisir.

Et ce n’est pas parce que ces notions là nous manquent cruellement aujourd’hui, qu’il faut devenir aigris et détestables en attaquant tous ceux qui ne pensent pas comme vous. On ne peut pas être Charlie contre Daesh, mais pas Charlie avec les pingouins ! Si Violente Viande vous touche (avec ses mots), lisez-le, et partagez-le. S’il vous débecte, désabonnez-vous et lisez Arsène Lupin. Il n’y a pas de sujets tabous. Il n’y a que des gens pas prêts. La vie dehors sera toujours plus violente et dégueulasse que n’importe quelle chronique, que n’importe quel dessin, que n’importe quel sketch. Que personne ne vous force à lire, à regarder ou à écouter. Indignez-vous pour de vrais sujets, de ceux qui mettent réellement la survie de cette planète en danger. Comme ce dernier titre de Gims et Black M, César…Au sommet du cynisme, les mecs ne se font plus chier à écrire des chansons. Ici, ils reprennent l’air de ‘’Savez-vous planter les choux’’ pour s’assurer un succès immédiat chez les 5-10 ans, leur cœur de cible. Quand on pense avoir touché le fond avec Jul…Pour les autres qui n’auraient plus d’inspiration (en ont-ils eu un jour ?), je vous propose la vraie version d’«Il fourre, il fourre le curé », véritable hit en puissance qui prendra toute sa saveur dans les cours de récré ou chez les scouts. Il serait temps de se rendre compte que les légendaires chansons pour enfants cachent souvent des textes coquins et paillards. Autre temps, autre mœurs, comme on dit chez les Duhamel.

L’âge de Pierre. 8/01/2021

Et si finalement 2020 n’était pas le plat de résistance, mais simplement l’entrée, voir l’apéritif d’une nouvelle décennie où la nature reprend ses droits et nous remet enfin à notre place, après trop de dommages corporels et de viols non consentis ? (Attention spoilers : à partir de là, nous allons perdre les créationnistes de base, ce qui n’est pas très grave, puisque on les aurait de toute façon perdus après, avec la partie sur Trump ou sur le complotisme, puisque toutes ces croyances sont étroitement liées dans leurs esprits étriqués.)

L’être humain, donc, en arrivant sur Terre de manière scientifiquement miraculeuse (à ce jour aucun autre signe de vie extraterrestre n’a été détectée dans l’univers, sauf ceux qu’on nous cache depuis Roswell évidemment !) n’avait qu’une mission à mener à bien pour le salut de la collectivité : préserver son environnement naturel. Après seulement 2,5 millions d’années d’existence, l’Homme (avec tous ses dérivés successifs), est donc en passe d’anéantir son terrain de jeu, et par la même occasion son existence si précieuse et si rare, démontrant qu’il ne suffit pas d’être intrinsèquement moins con qu’un dinosaure, alors qu’on aura mis grosso modo 2000 ans pour anéantir ce que la planète aura mis patiemment 4 milliards d’années à bâtir.

A quel moment tout est parti en couille ? Avec les premières frontières, la domination de l’homme blanc sur toutes les autres espèces, les premiers tatouages Vikings, la domination de l’homme par l’argent, l’invention des religions, le massacre des indiens d’Amérique, la séparation des New Kids On The Block ? Difficile de répondre ici sérieusement, mais il semblerait que tout soit plus ou moins lié à l’apparition du premier virus Connardus Maximus qui dévasta une grande partie de la population mondiale à la création des premières monnaies et de leurs premiers effets collatéraux : exploitation, inégalités, esclavagisme, delirium tremens, perte des réalités, abus de pouvoir, détournement de fond, vols, meurtres, pillages, invention des religions, abus de bien sociaux, politique, extorsion, salaires, chômage, mendicité, colportage, guerre, famine, boursicotage, guerre de religions, héritage, prostitution, trader, Pirates des Caraïbes, Pirate Bay, mafias, sectes, religions, arnaques, délinquance juvénile et autres Française des Jeux. Dévastatrice, la maladie se transmit de manière contagieuse autant qu’héréditaire aux premiers éblouis, puis à leurs enfants puis à leurs enfants puis à leurs enfants puis à leurs enfants puis à leurs enfants puis à Donald Trump.

En l’espace de quelques siècles, le double ravage crée par l’argent roi et un taux de connerie bien supérieur à la moyenne tolérée, allait laisser exsangue une bonne partie de l’espèce humaine, persuadée que la propriété terrienne, la possession d’un SUV 7 places et d’une femme 2 places, d’un chalet à Megève, d’une tripotée d’enfants aussi blonds que discrets dans l’inceste, et d’une collection de dauphins en cristal Swarovski étaient le signe d’une vie épanouie comme d’une bonne santé mentale. Pour beaucoup le seigneur guiderait leurs pas, jugerait leurs actes, laissant à chacun la liberté d’interpréter les textes divins ou de sacrifier tel ou tel membre de sa famille. Incarnation de cette réussite sur tous les tableaux, Donald Trump serait donc pour toute une frange de la population, un exemple et un leader politique et spirituel. Un peu comme si Philippe Crozon était leader de l’équipe de France du 100m papillon ou Loana présidente de l’Académie Française en somme.

C’était donc prévisible. Voir prérisible. Après 4 ans de mascarade, d’éructations et de comportements infantiles, celui qui régla le sort de la politique américaine à grands coups de tweets rageurs et de sorties indécentes, aura donc créé devant nos yeux ébahis une immense secte à son image. Inculte, puérile, belligérante et complotiste, répétant à l’envi des mensonges assénés comme des vérités : journalistes fake news, migrants terroristes ou démocrates communistes. Il n’en faut guère plus dans un monde de réseaux sociaux et de réflexions inexistantes pour monter une armée. Dans leur envie légitime d’un monde meilleur, ce troupeau de clowns enguirlandés aura fini son cirque en apothéose, venant piétiner une démocratie dont ils ne comprennent rien, aux yeux d’un monde moderne anéanti par tant de bêtise et de violence crasse. Le pire étant qu’aucun d’entre eux n’était pour une fois armé, le jour glorieux de cette révolution qui devait faire trembler le monde endormi ! Comme aux grandes heures des putschs sud-américains, cette armée d’illuminés, drapés de bannières étoilées en guise de capes d’immunité, ont voulu croire une dernière fois aux élucubrations insensées, aux gesticulations désespérées d’un des pires modèles que la politique moderne aura offert à son peuple, finissant sa carrière sur l’image d’un mauvais canular de Patrick Sebastien. Dans ce monde-là, la révolution c’est donc de renverser des bureaux et de faire des selfies au Capitole…

Peut-être que nous sommes dans le déni, nous, pauvres mortels qui n’avons pas encore eu l’illumination, mais le temps presse pour sauver in extremis cette planète qui n’en peut plus de nous. Il faut se débarrasser des virus comme des complotistes, comme de tous ceux qui ralentissent un processus écologique et un revirement de comportement obligatoire. Trump est un ennemi du bon sens et de l’humanité. Mais il en reste encore des centaines comme lui, bien plus dangereux car bien moins prévisibles et ostentatoires.

En 2021, il ne faudra plus se tromper de combat.

On a tous quelque chose en nous du Tennessee. 29/12/2020

« Le jour de Noel, mon neveu de 9 ans est venu me voir à la fin du repas pour me demander pourquoi je ne lui avais pas fait de cadeau cette année. Je ne l’ai pas reconnu tout de suite car il n’avait pas son iPhone 12 devant le nez. Je lui ai répondu que déjà à son âge, je croyais encore au Père Noel et que le prix de son iPhone était celui de ma première Super 5, bleu turquoise métallisé, que ma mère me vendit pour que je partisse le plus rapidement sur l’autoroute de la vie d’adulte. Je lui dis également que cette année j’avais mis sa part dans un coffret de Morricone en vinyle pour aider l’industrie du disque à relever la tête, contrairement à la sienne, toujours baissée pour compter les likes de son pauvre compte Tik Tok, où les jeunes de son âge se cherchent un avenir et une sexualité en partageant des chorégraphies encore plus médiocres que les musiques utilisées. Et que s’il était sage, pour ses 10 ans, il aurait le droit de partir en Ouïgourtie pour aider ses camarades chinois à fabriquer les jouets de son choix, mais uniquement s’il finissait ses haricots verts. La vie ne fait pas de cadeau chantait Tragédie, ou Jacques Brel, selon que l’on ait eu un jour un minimum d’éducation musicale. Quant aux hausses des violences domestiques, évitez déjà les ruptures de stock de Playstation 5 avant Noel et ce sera déjà plus vivable pour tout le monde !

Franchement, ce monde d’après a de la gueule ! Toutes les promesses de changements faites pendant le premier confinement ont volé en éclat : 2020 a été l’année la plus chaude de l’histoire, les gens enfermés sont de plus en plus cons, Christophe, Piccoli, Kirk Douglas, Sean Connery, Uderzo, Ennio, Diego, Bedos et Brasseur sont partis, et ils ont sûrement bien fait. Mais à chaque disparition d’une figure importante de notre culture passée, on mesure surtout le vide incommensurable de ceux qui restent, construisant des carrières aussi fragiles qu’éphémères sur des likes et des modes interchangeables. L’avenir appartient à Vianney, Gims, Kendji, Aya Nakamura ou autres Wejdenne, Kim Glow et Lena Situations. Qui ont l’air de l’avoir bien en main. La situation. Quand on pense que pour que leur carrière s’arrête il suffit de débrancher leur autotune ou que leurs fans deviennent adultes…

Mais le grand public s’en fout, on n’a jamais été très regardant sur la qualité par ici. Quand on voit que Grégory Lemarchal est le chanteur le plus important des années 2000, ça fait tousser…Et chaque année à Noel, le JDD nous conforte dans nos certitudes : Goldman et Sophie Marceau sont les personnalités au chômage préférées des français ! Talonnées par Jean-Pierre Pernault et Mimie Mathy…Il ne s’est donc rien passé culturellement dans ce pays depuis 1988 ? Zemmour, Pascal Praud et Raoult c’est de la merde ? Quant aux politiques, écrivains ou autres penseurs, autant oublier direct que la « culture » de masse ne passe que par le prisme de la télévision. Vive Miss France, vive l’Eurovision ! Un pays qui sent le formol à ce point c’est finalement très cohérent avec un peuple à qui tout fait peur, qui ne veut pas évoluer. Parce qu’on aime les choses rassurantes, les repères et les habitudes, chacun calant son rythme de vie sur les heures de ses émissions préférées. Jeff Tuche président ! Vautrons-nous encore dans les agapes et la naphtaline. On aura tout le temps en 2022 pour regretter nos choix une fois les vrais réacs au pouvoir, comme ces anglais qui regardent aujourd’hui l’Europe s’éloigner, impuissants.

Et que deviendra-t-on une fois que Donald Trump aura quitté le pouvoir pour s’adonner pleinement à sa passion des trous ? Il nous manquera c’est sûr, comme cet enfant turbulent
placé en centre de redressement, qu’on visite de temps en temps. On l’aime encore un peu, même si l’on a un peu honte.
Alors que l’on continue toujours de chercher les bulletins volés par les diaboliques démocrates, voilà qu’un attentat au camping-car secoue Nashville, capitale de la country ! Quel est le message au pays des chanteurs fascistes à chapeaux mous ? Un fan de Johnny toujours pas remis, quelques jours après l’anniversaire de la mort du French Christ ? Une menace contre les propriétaires de camping-cars ? Un attentat islamiste encore raté ou juste un problème de réchaud à gaz mal réglé ? Les dangereux rigolos de Qanon avaient bien prophétisé des actions contre Biden et les pédos-satanistes qui gouvernent le monde le 18 décembre, afin que l’honneur de Donald lui soit rendu en même temps que ses électeurs. Et tant que l’on ne recomptera pas les votes jusqu’à ce qu’il gagne, il continuera de gracier ses amis condamnés, (heureusement que Jeffrey Epstein a été suicidé en prison, sinon il aurait été le premier sur la liste !) tout en exécutant des prisonniers jusqu’au 20 janvier. Na ! Vous l’avez bien cherché aussi. A défaut d’assurer la passation de pouvoir, on s’occupe comme un peut !
Il semblerait bien que pour toutes les victimes de Trump et pour une grosse partie du globe, le père Noel ne soit pas passé cette année encore. Et le méchant Covid n’y est pas pour grand-chose.
A l’heure des vœux et des bonnes résolutions, en sachant objectivement que les inégalités, la violence domestique, les maladies, les albums de Jul, le réchauffement climatique, les viols et les enlèvements d’enfants ne s’arrêteront pas en 2021, je fais juste le vœux d’avoir une Playstation 5 le plus rapidement possible. Où je ne réponds plus de rien.