Echo logique. 29/06/2020

Fabuleux cette poussée verte aux municipales. Le paradoxe étant surtout que les gens ont préféré s’y mettre, au vert, plutôt que de venir choper le Covid en glissant un bulletin dans l’urne d’un gymnase défraîchi. Ce Covid, toujours taquin, toujours présent malgré les précautions et les gestes barrières, comme Zemmour sur CNews. Que ce monsieur ait encore la parole sur une chaîne d’information (où officie déjà Pascal Praud !), c’est aussi incongru que Patrick Balkany dansant libre comme l’air dans les rues de sa ville. Mais la démocratie est ainsi faite. La justice est ainsi défaite.

Zemmour qui s’en prend désormais aux Verts en comparant leur couleur à celle de l’Islam, comme une nouvelle menace rampante et mortelle pour les âmes intoxiquées de ce pays de mécréants qui font rien qu’à trier leurs déchets, à faire du compost, du vélo et à se laisser envahir les aisselles de touffes seventies ! Lui qui ressemble à un lémurien anémique devrait avoir un peu plus de respect pour la nature et pour un parti venu ‘’naturellement’’ sanctionner les politiques de l’ancien monde d’une part, et l’envie d’un ciel sans monoxyde d’azote d’autre part. Il est déjà loin le temps où les biches graciles déboulaient dans les rues désertes, où le sanglier libéré prenait ses aises sur la Croisette en lieu et place de stars hollywoodiennes au chômage forcé. Mais ces moments de calme, ces heures bénies où le silence baignait les villes de son énergie salvatrice, faisant taire pour un temps scooters, klaxons et mauvaise musique auto-tunée d’autoradio, ces moments fragiles ont peut-être donné envie à certains de changer un peu le cours des choses.

Mais au-delà de la surprise, certains politiques n’ont toujours pas compris que l’écologie ne devrait même pas être un parti, mais une priorité politique depuis au moins 50 ans. Compliqué quand on rend des comptes à Total, Bouygues ou Areva. Alors le mieux aujourd’hui, c’est d’en prendre ‘’acte’’, histoire de se soucier un peu de l’avis des français à 2 ans d’élections qui devraient valoir leur pesant de cacahuètes bios. Pour d’autres, les Verts restent aussi menaçant qu’un troupeau de zombies ou de méchants aliens, venus sur terre pour détruire l’industrie, nous priver de voitures et de 5G, manger nos enfants (en se forçant car ils sont végétariens évidemment), imposer le tofu dans les cantines et le port du pagne en centre-ville. En gros, les mecs sont plus dangereux pour l’équilibre planétaire que Monsanto, Trump et Bolsonaro réunis, le réchauffement climatique et la déforestation amazonienne ! Une bande de hippies, de doux rêveurs, de gauchistes, de poètes qui écoutent Francis Cabrel pendant que Joan Baez, qui ne se lavent qu’un jour sur deux et inculquent à leurs enfants des valeurs de paix et d’amour, en s’en prenant violement à la mondialisation galopante, sans laquelle il n’y a pas de bonheur terrestre possible, d’enrichissement personnel ou d’endettement généralisé !

Les Verts ont donc mis leurs grosses bottes boueuses dans les salons marbrés de mairies importantes. Et c’est sûrement la plus belle nouvelle de 2020, avec le nouvel album de Jul. Le changement c’est maintenant, disait l’autre. Oui, plus que jamais ! Les partis sont exsangues, la vieille garde plombée par les affaires Sarkozy, Fillon, Chirac, Tapie, Balkany, Cahuzac, Botton et des dizaines d’autres champions de l’enculade républicaine, sous couvert d’un héritage gaulliste indéniable.

Messieurs, regardez vous dans un miroir. Les français n’ont plus la gaule pour vous depuis longtemps. Vos petites alliances et vos manipulations politiciennes n’amusent plus personne. Vous êtes vilains, incultes et dépassés par les événements d’un monde que vous n’avez jamais compris. Et Yannick Jadot président en 2022, ça vaut tous les rebondissements de Game Of Thrones du monde ! Le terreau est fertile, il est temps de planter les bonnes graines qui nous débarrasseront durablement des mauvaises herbes et du chiendent qui envahit tous les partis vieillissants. Ca va piquer un peu pour quelques temps les entrecuisses délicats des petits barons intouchables, mais ça devrait amener une bonne bouffée d’oxygène à tout un tas de citoyens combatifs.

En vert, et contre tous !

Mad Masques. 3/06/2020

A l’heure de la réouverture des bars, qui sont un peu aux esprits assoiffés ce que la réouverture des musées est aux esprits affamés, le filsdepute moyen reprend subitement goût à la vie. Deux mois de confinement, de vie familiale, de parties de Fortnite et de débats enflammés devant Zemmour ou Hanouna n’auront pas suffit à lui faire oublier son comportement pré-crise, que certains spécialistes qualifiaient déjà à l’époque de gros beauf, en rapport avec cette catégorie d’individus de mâles alpha qui s’ébrouent depuis l’invention du Ricard dans les plaines européennes ou dans les meilleurs états d’Amérique, où l’intelligence est prohibée contrairement au port d’armes.

Habitué jadis à jeter ses emballages de Mc Do par la fenêtre de son Audi en leasing, le filsdepute (qu’on appellera aussi fdp pour gagner du temps, au risque que si certains d’entre eux nous lisent, ils puissent comprendre ‘’frais de port’’, ce qui n’a aucun sens ici) aime jeter des bouteilles en verre dans les ruisseaux, ses canettes en alu dans des parcs familiaux, de l’huile sur le feu, ses masques couverts de miasmes d’abruti congénital sur les trottoirs en bas de chez lui, ses mégots de cigarettes sur le balcon du voisin du dessous et depuis quelques temps, des trottinettes dans les fleuves environnants.

Certains disent qu’il abuse, qu’il est mal élevé ou qu’il se comporte comme un animal. Mais aucun animal, de toute l’histoire terrestre des animals, ne s’est jamais comporté comme un fdp en salissant sciemment son habitat naturel. Même les bouses géantes (qui pouvaient atteindre la taille d’une Twingo) de certains dinosaures mettaient quelques jours à disparaitre contrairement à des récipients en plastique qui mettront des siècles, si la planète existe encore bien sûr, ce qui n’est pas garanti. Lol. Car le fdp est passé par là ! Et même s’il est allé une fois défiler pour le climat pour voir, le fdp n’a toujours pas fait le rapprochement entre ses gestes de fdp et le dérèglement climatique ! Le fdp ne participe pas qu’à la pollution, il est LA pollution. Mais il s’en fout parce qu’au petit matin, des éboueurs ou des bénévoles de la ville viendront nettoyer la merde de son pique-nique bien mérité avec d’autres fdp, dont certains ne sont pas de sa famille, mais juste des collègues.  »Qui se ressemble s’assemble », disait Eric Zemmour, un autre fdp pourtant très adepte du tri sélectif.

Le fdp ne croit pas vraiment au monde d’après, parce que le monde d’avant lui convenait très bien et qu’il y a de fortes chances qu’on nous mente et que la Terre soit plate. Comme son encéphalogramme. Mais bon, tant qu’il y a des bières, des potes, du foot et une bonniche pour sortir les poubelles, je vois pas où est le problème. Le fdp se propage plus vite que le Covid 19 et il est plus sournois, mais le gouvernement n’a toujours pas lancé d’application pour les repérer (en général on sait où ils se trouvent le week-end venu !). En revanche les chinois devraient vraiment plancher sur un virus pour éradiquer les fdp et éliminer les nuisances sonores, visuelles et pestilentielles qu’ils génèrent à chaque sortie. Et je parle même pas de leur musique de fdp à base de Rnb latino, de rap autotuné ou de variété italienne des années 80. Le fdp est néfaste. Alors que le rat et le pigeon ont une utilité. Ou au moins un intérêt culinaire. Alors que le fdp n’aime que les chips et les pizzas, mais surtout les tacos. On aurait même aperçu des fdp dans les quartiers bobos de la capitale, avec de socquettes dans leurs mocassins, un bonnet en plein été et un tote-bag en coton recyclé.

Le fdp ne pense qu’à sa gueule et parfois on se prend à rêver qu’un oiseau géant vienne leur chier dans la bouche, ou pire, sur leurs bagnoles de fdp qui sont toute leur vie et qui polluent encore plus ! Le monde peut bien s’écrouler autour d’eux, des gens mourir sous des genoux haineux, des présidents attiser la violence et la division, le fdp se conduira toujours en fdp, la bêtise et le manque de civisme étant deux fléaux majeurs de nos sociétés de consommation de fdp.

Alors réunissez vous dans vos jardins privés ou sur vos balcons de fdp, pour vos barbecues et célébrations de fdp en tous genres où vous referez le monde en pensant que c’est les autres les fdp.

Mais une bonne fois pour toute : laissez-nous respirer !

101921811_163917938441619_749452169446424576_o-4852106

 

Déconfinons. 14/05/2020

Deux mois pour réfléchir à nos vies, à l’avenir, à un monde meilleur et il en ressort finalement que le citoyen lambda a surtout besoin d’aller chez Zara et au Mc Do pour donner un sens à sa vie si durement bouleversée par cette épreuve. On ne change pas nos habitudes. On ne touche pas à nos acquis ! On est français bordel ! Le parisien lui, est avant tout parisien, avant que d’être français. Dire que les trois-quart d’entre eux sont des provinciaux venus se confiner d’eux-mêmes dans Paris pour être au cœur du business, en se lamentant aujourd’hui d’agoniser dans 22 mètres carrés au 6e sans ascenseur. Pour certains d’entre eux la peur de ne plus boire de bière sur les bords du canal St Martin fut donc plus importante que la peur de tous finir aux urgences. Sur l’échelle des besoins vitaux, le parisien est toujours au taquet sur ce qui est branché (aller promener son tote-bag entre millenials) et de ce qui ne l’est pas (mettre un masque et passer 15 jours à l’hosto), de ce qu’il faut faire (aller s’isoler en province) ou de ce qu’il ne faut pas faire (dire du bien des provinciaux).

2 mois sans boire dehors, 2 mois sans bruit, sans pollution, sans pouvoir acheter de fringues, sans pouvoir les montrer, c’est vraiment le bout du monde pour une population habituée au confort moderne et à la démonstration sociale…Mais là, enfin, on peut sortir à nouveau. Faire la queue partout, s’entasser, respirer l’azote et le soufre, jeter ses bouteilles de bière et ses masques en papier par terre pour ne pas oublier les gestes ancestraux qui font la barrière entre les gens civilisés et les connards. C’est fascinant. Les mêmes qui, pour la plupart iront défiler pour la planète avec leurs tee-shirts en coton bio à 89 euros et afficher leurs idées révolutionnaires pour un monde plus green friendly sur Insta ou sur des blogs éco-responsables. Je vous hais. Avec la plus grande bienveillance bien sûr.

En même temps n’oublions pas que l’on est dans un pays de penseurs, qui de Nabilla à Pascal Praud, en passant par ton voisin Maurice jusqu’à Cyril Hanouna étale ses spécialistes et ses chroniqueurs de partout. Kim Glow, nouvelle géni(ss)e des Internets, qui brille et réfléchit vraiment comme une luciole, a un million de followers sur Instagram. Voilà donc les nouveaux prophètes de l’ère d’après. Baudruches siliconées et élevées en batterie dans des salles de sport, ersatz d’acteurs pornos pour films bling bling roumains, poupées désincarnées et interchangeables d’un star-système de caniveau, qui ne brille plus que par sa bêtise et sa vulgarité.

Comme elle, certains voient des complots dans n’importe quel fait divers et pensent que Bill Gates est une menace pour l’humanité. En revanche, ils ne semblent nullement dérangés par les actions de Trump ou les expérimentations d’Elon Musk. Ce génie moderne, manière de Tony Stark en vrai, qui en plus de polluer l’atmosphère avec ses satellites, annonce tranquillement le futur de l’humanité : avec sa société Neutralink le mec bosse sur des puces implantées dans le cerveau afin de soigner à peu près tout et permettre aux humains de ne plus avoir besoin de la parole pour s’exprimer d’ici 10 ans…Certes, ça évitera sûrement à beaucoup de dire des conneries en permanence. Mais son ambition première, en grand démiurge moderne qu’il est, c’est surtout de stocker la mémoire de chacun dans une clé USB, afin de nous ranger plus facilement dans une petite boîte et de nous recycler à l’envi, comme dans Westworld, Devs ou Black Mirror…Reste à savoir où il va plugger la prise pour nous recharger.

Tout va bien. Le mec fait aussi des Tesla, et sa fille s’appelle X Æ A-12 donc il est encore plus über-cool que les West/Kardashian. Du coup, crier au loup parce qu’on ne veut pas d’applis de traçage, alors qu’on est esclaves au quotidien d’un portable, d’une CB, d’Instagram, de Facebook, de Google Maps ou de Snapchat, quand notre Dieu Apple est prêt à connecter notre vie entière en récupérant nos données (mais de manière ludique), on devrait plutôt faire profil bas et réfléchir à deux fois avant de parler. D’ailleurs on doit dire désormais la Covid. Comme la MAIF, la CGT ou la COGIP. Voilà le nouveau débat crucial du moment. Mais dans un pays où l’on dit « une » clope depuis des décennies et où l’on va « au » coiffeur (à minuit pour les plus chanceux !), ce nouvel enculage de mouches verbal ne devrait pas nous empêcher de vivre en attendant la prochaine étape.

Il parait que l’hépatite E du rat de Honk Hong est un très bon cru.

 

 

Elon Musk — Wikipédia

Fini de Rire. 1/05/2020

Il y a quelque chose de touchant à voir un humoriste pleurer. D’autant plus quand il s’agit du plus grand comique du moment, Ricky Gervais. Humoriste sans tabou, capable de regarder dans les yeux le tout Hollywood et de remettre à leurs places, stars et producteurs, patrons de chaines ou d’industrie intouchables. Dans sa série After Life, Gervais est Tony, un homme brisé par la mort de sa femme, qui n’a plus grand-chose à attendre de la vie ou à espérer de l’espèce humaine. Ses larmes à la fin de la saison 2 ont cela de sincère qu’elles font écho à une période compliquée où chacun vient de prendre conscience de sa mortalité, de la fragilité de l’existence et de l’importance de profiter un peu plus de son bien-être et de celui des gens qu’on aime. Loin du cynisme ambiant, Ricky Gervais tombe les armes et bouleverse comme jamais.

Se sentir à sa place. Chercher un sens à sa vie alors que le monde moderne qui nous a façonné pour mieux nous digérer n’en a aucun. Les artistes ont peut-être cela de plus que le commun des mortels : une extra sensibilité à ressentir les choses, prendre le pouls d’une société à bout de souffle pour mieux en recracher les travers et les failles dans un texte, un tableau, un dessin, quelques notes de musique, une sculpture, un film ou une vanne. Faire en sorte, au travers de leur art, de prévenir, de réconforter, de rassurer, de faire voyager ou de divertir pour que le quotidien s’embellisse parfois, pour que tout ne soit pas qu’un immense tunnel de grisaille jusqu’à l’échéance fatale. Il n’y a pas de vie sans culture. Dans tous les sens du terme. Mais de la terre qui nourrit les corps à l’art qui nourrit les âmes, il n’y a pas de distinction à faire. Les deux sont vitaux à l’équilibre et à la survie de l’espèce humaine. Même si la connerie et la malbouffe semblent dominer la partie…

Dans les discours officiels pré-déconfinement, la culture n’existe pas au-delà des médiathèques et des bibliothèques…Pour un domaine qui pèse 2,2% de l’économie française. Comme elle se pratique bien souvent en groupe, les salles de spectacle, les théâtres, les musées et les cinémas seront sûrement les derniers à rouvrir, laissant sur le carreau des milliers de professionnels et d’amateurs. Situation inédite. Et extrêmement effrayante. Mais c’est comme ça ! L’amusement ça va bien deux minutes. On préfère que les gens puissent aller rapidement bosser, puis à la plage pour éviter une émeute estivale ! A défaut du virus, ils choperont au moins des mycoses ou un cancer de la peau.

Ainsi certains lieux ne seront plus là à la rentrée, certains intermittents devront trouver une autre occupation, certains festivals ne reviendront pas en 2021 et l’on continuera à regarder des films à la télé en commandant chez Uber Eats. Certes, les plus costauds n’ont rien à craindre, le grand public sera toujours prêt à débourser 70 balles pour Gad Elmaleh au Zénith, ou à encourager ceux qui se prennent pour des comiques à gesticuler et à brasser du vent alors qu’ils ne sont que youtubeurs. Pendant ce temps-là, des dizaines d’humoristes, dont l’avenir ne se compte pas en likes, dont l’art n’a de sens et de profondeur que sur scène, n’y remettront peut-être probablement jamais les pieds : les plus faibles, les moins médiatisés, les plus fatigués ou les plus lucides. Mais pas forcément les moins talentueux.

La crise vise toujours au même endroit. En bas de l’échelle. Contrairement à ce virus qui va faire bien plus de dégâts collatéraux que n’importe quelle tempête ou défilé des gilets jaunes. Qui doivent être bien tristes aujourd’hui de ne pas pouvoir mettre à profit ce premier mai (pensée pour les enfants scouts et roumains qui iront vendre leur clochette ailleurs) pour hurler une énième fois combien les inégalités détruisent une société. Le message, inaudible depuis un an, sera donc passé grâce à une maladie aussi violente qu’inattendue, sans qu’aucun CRS n’ait à sortir sa matraque…Comme quoi, il faut parfois choisir les bons médiateurs et viser au bon endroit.

Aux USA, quand la CIA en arrive à déclassifier des photos d’OVNI pour détourner l’attention du peuple des conneries de son président, c’est qu’il y a vraiment urgence. De toute manière, on ne pourra bientôt plus observer le ciel et les galaxies lointaines, déchiffrer la formation du monde, son évolution et son éventuelle destruction, Elon Musk ayant décidé de truffer le ciel de 12 000 satellites de communication. Accaparer ainsi l’espace alors qu’on n’a même pas fini de défoncer la planète ! Tout ça pour que des connasses pré-pubères puissent faire des chorégraphies sur Tik Tok en 5G dans tous les recoins du monde. En temps normal, on en ferait un sketch, mais ce genre de comportements et d’exactions irresponsables, sous couvert de modernité et d’accès à l’Internet pour tous, pousse le monde vers son futur mais plus vraisemblablement vers sa fin. Et nous donne plus envie de pleurer qu’autre chose. En espérant que ces larmes-là débouchent rapidement sur de nouveaux sourires.

Génération co-vide. 23/04/2020

Les grands discours sur les changements post Coronavirus, c’est un peu comme les bonnes résolutions prises le 1er janvier, un peu bourré, quand on pense à tout ce qu’on va faire pour devenir une meilleure personne, mais que l’on a déjà tout oublié le 3 janvier au matin à la première clope, juste avant le retour au boureau (je voulais écrire bureau, je laisse ça comme ça, ce lapsus est si révélateur…)

Non, RIEN ne changera. Comme après la Coupe du Monde 98, l’idéal black/blanc/beur s’est pris la réalité sociale et les racines gauloises du pays en pleine gueule. Comme après le 11 septembre, passé l’effroi et l’invasion de l’Irak, l’Amérique a créé de nouveaux monstres, jusqu’à son propre chef, et l’on a repris l’avion pour New York, où les Converse sont moins chères. Comme après les attentats de 2015, on a juste aidé le FN à s’implanter durablement. Comme après la Coupe du Monde 2018, où Benalla et les autres ont gâché la fête et laissé grossir le mécontentement dans un pays politiquement dévasté.

RIEN ne changera parce qu’il faudrait déjà une prise de conscience collective pour ça et que l’être humain moderne est bien trop égoïste pour changer d’abord lui-même.  Alors que certains ne pensent déjà qu’a retourner au stade brailler leur haine de l’autre en troupeau, ne pensent qu’à partir s’entasser sur des plages bondées pour valider leur bronzage annuel ou aller boire des pintes pour oublier ces semaines douloureuses, seul ou en famille, on peut légitimement se dire que l’humanité n’est pas prête pour un changement en profondeur. Non, des gens qui se ruent sur le PQ, les Mc Drive et les complots en tous genres, attendent le Tour de France et la reformation d’Oasis n’ont pas encore la maturité suffisante pour aider la planète à s’en sortir.

Dont le sort dépend avant tout des choix de nos leaders politiques…

Aucune vision, aucune hauteur, aucune projection à long terme. Massacrer le service public depuis 40 ans pour faire des économies sur le dos de l’éducation et de la santé de chacun. Se rendre compte, à l’heure du flip généralisé que c’est quand même important un hôpital bien équipé en temps de « guerre », comme disait l’autre. S’étonner du rôle des petites mains, des métiers de base, ceux pour lesquels on déshérite facilement nos enfants qui veulent devenir caissières, éboueurs ou épiciers, mais sans qui la vie s’arrête brutalement. Comme un ministre sans chauffeur. S’emballer encore sur le rôle des enseignants, si important pour garder à flots des niveaux souvent désespérés depuis la maternelle, dans un système scolaire qui n’a guère évolué depuis les années 60. Se réjouir enfin que la culture à domicile soit un vecteur d’épanouissement et d’évasion en ces temps où nos cerveaux s’étiolent, alors qu’on ne fait rien le reste de l’année pour préserver les artistes et les intermittents qui créent du contenu pour rendre la vie plus supportable…

C’est fou quand on y pense, mais il suffirait de tellement peu pour que le populisme étalé à grand renfort de promo télé et d’annonces mirobolantes avant les élections, ne se transforme en vraie popularité si ces annonces étaient simplement tenues ! La popularité, ça n’est pas sale. C’est juste faire preuve d’un peu de réalisme, d’humilité, d’intelligence, de générosité, de recul, d’empathie et de grandeur d’âme pour être à l’écoute et au service d’une nation. Plaire à quelques millions de personnes qui ne demandent qu’à vivre un peu mieux, plutôt qu’à une dizaine de chefs d’entreprises qui ne demandent qu’à mourir plus riches. Ca, ce serait un vrai changement ! Ce serait punk, couillu, dans une époque aseptisée dans les discours et les prises de risques mais où la vulgarité et l’indécence s’affichent partout sur les réseaux sociaux ou les paradis fiscaux. Un monde où de faux dictateurs mous, qui n’ayant aucun combat digne de ce nom à mener, décident de faire plier la planète sous le poids de leur égo et de leur incompétence.

Le co-vide.

Un espace partagé par Sibeth N’Diaye et Marlène Schiappa ici. Mais par tant d’autres ailleurs. RIEN ne changera. Le capitalisme est plus destructeur que le virus. Lui aussi sait s’adapter. Et les ravages qu’il cause sont bien plus importants sur la longueur. Si l’on exclue les suicides, les morts dues aux maladies cardiovasculaires, à l’obésité, à la cigarette, à la pollution ambiante, à l’alcool ou aux cancers en tous genres, sont bien plus nombreuses chaque année dans le monde que ce pauvre coronavirus qui a réussi à stopper la grande faucheuse mondialisée, comme aucun syndicaliste, aucun gréviste, aucune chanson de Saez, aucun manifestant, aucune guerre, aucun discours de Jean-Luc Mélenchon n’aura su le faire depuis 40 ans.

Ca donnera des très beaux films avec Timothy Chalamet dans quelques années !! Ah mais non en fait, les auteurs de SF, de Jules Verne à Stephen King en passant par George Orwell, les réalisateurs de films d’anticipation ( de Le Monde, la Chair, Le Diable à Contagion) ou de zombies (de La nuit des morts vivants à World War Z) font déjà ça depuis des décennies : nous prévenir gentiment de ce que l’homme est capable de faire à la planète et à ses semblables.

La science-fiction en 2000vain, c’est de voir que tout un tas de décideurs ont fait en sorte que tout ça arrive.

‘’Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que vent.’’ George Orwell.

george-orwell-quotes-header-min

 

 

Poison d’avril. 1/04/2020

Je ne sais pas qui écrit les sketchs de Philippe Martinez, mais alors là, proposer des préavis de grèves en pleine pandémie mondiale, fallait quand même oser ! Même en période de confinement, toutes les excuses sont bonnes pour ne pas aller bosser ! Toucher le fond, c’est un sport français ?

Ah c’est sûr qu’au niveau réflexions poussées, il n’y a guère qu’au gouvernement qu’on atteint des profondeurs où le cerveau humain n’a jamais mis le pied ! Entre les sorties toujours fascinantes des nunuches Sibeth et Marlène, les atermoiements de Castaner et Philippe, les départs dramatiques de Griveaux et Buzyn, voici que ce gros neuneu de Darmanin, dans un tweet pourtant écrit à jeun, vient demander aux français de donner un peu de leur vaste budget pour aider les entreprises à s’en sortir ! Même le Gorafi n’aurait pas osé ! Nonobstant le fait que certains d’entre eux vont se retrouver au chômage, ou à la rue, quand elles seront bien désinfectées, les français assistent impuissants, depuis des décennies au fracassage en règle des services publics, des aides aux plus démunis, dans un mépris général de la droite, comme de la gauche. Ces deux partis qui pleurent aujourd’hui de ne plus être reconnus à leur juste valeur. Mais les valeurs en politique, c’est comme les bonbons dans la main d’un pédophile ! C’est attirant au début, mais on comprend vite qu’on s’est fait niquer !

A l’heure où les masques tombent, il va donc falloir expliquer pourquoi l’hôpital est dans un tel état, le système éducatif pareil et le niveau de confiance en nos élus encore pire ! Comme pour les décisions de confinement, les français s’y sont pris un peu tard pour se rendre compte à quoi servent leur bulletin de vote aujourd’hui ! « Si voter changeait quelque chose, il y a longtemps que ça serait interdit ! » disait Coluche. Macron et sa bande de bras cassés doivent prier pour que le confinement dure au moins jusqu’en 2022, quand il n’y aura plus qu’une poignée de survivants lobotomisés pour aller voter Hanouna ou Marion Maréchal, dans des villes fantômes, mais complètement respirables.

Et Dieu dans tout ça ? A l’heure des célébrations pascales, une poignée de gourous exaltés pensent que la prière est bien plus importante que le confinement. Il va en falloir des hosties, de l’eau bénite, des excuses divines et des tapis pour enrouler tous les corps si le bordel se propage du Moyen-Orient à l’Afrique Noire, en passant par l’Asie, encore miraculeusement épargnés.  Pour la petite histoire, une grosse partie de l’épidémie française est partie d’un rassemblement de l’Eglise Evangéliste de la Porte Ouverte Chrétienne, à Mulhouse. Au-delà du fait qu’ils auraient du mieux la fermer, on rappelle que la prière, c’est comme la masturbation, ça se fait très bien tout seul dans sa chambre et pas devant tout le monde ! Mais contrairement à la branlette, la religion rend vraiment sourd, aveugle, et con.

Donc voilà, le monde s’est arrêté. On assiste, impuissants, à la mort de proches dont on n’a jamais été aussi éloignés. Les journées passent plus vite. On ne fait rien de ce qu’on aurait voulu faire. L’inspiration a été remplacée par un voile de mélancolie incontrôlable. Dehors il y a des combattants du quotidien, dedans des résistants à la routine, à l’ennui, à la violence, à la solitude, à BFM, à la purée Mousseline…Chacun est devenu médecin, chroniqueur, sportif ou obèse. Pour concilier d’ailleurs santé et entretien physique, essayez désormais de vous moucher dans votre genou. Ou si vous êtes vraiment contaminés, éternuez sur la poignée de porte de ces voisins qui s’amusent à dénoncer ceux qui sortent trop, à mettre des courriers anonymes dans les boîtes aux lettres des médecins, pompiers, infirmières ou homosexuels ! Douce France, où la filsdeputerie a encore de beaux jours devant elle. Et Dieu sait si j’ai du respect pour les putes.

Il faudra une société plus équitable disent-ils.

En même temps, les Indiens d’Amérique ou les hippies le savaient déjà, que l’amour, le partage et le respect de la Nature pouvaient avoir des vertus sur la santé et la survie de l’espèce humaine. Avant d’être ramenés à la raison par des gens sensés, éduqués et visionnaires. Et majoritairement blancs. Un bel héritage humaniste qui a donné au monde les plus grands dirigeants de ces 50 ans dernières années. Je parle des industriels, pardon, pas des hommes politiques ! Pendant que les champs brûlent, Total vient de verser 1,8 milliards de bonus à ses actionnaires… Alors à défaut de les voir payer leurs impôts pour aider à la survie des plus faibles dans leur pays respectif, on peut toujours envisager de les voir un jour à un procès pour crime contre l’humanité.

Il y a des virus plus compliqués à éradiquer que d’autres.

Peace, Love & Unity.

téléchargement

Les Grandes Vacances. 23/03/20.

Après une petite semaine de confinage mondial, on peut enfin statuer sur quelques certitudes :

-Les cons sont toujours au premier rang, quelle que soit la situation extérieure (au moins en cas d’attaque de lémuriens géants, d’islamistes ou de zombies, le danger est vraiment tangible !)

-Les psys et les avocats auront du boulot pour quelques années.

-Les profs et les instits vont enfin passer pour des saints !

En parlant de saint, il va falloir expliquer aux cathos que Pâques est annulé, que Jésus ne prendra pas le risque cette année de ressusciter pieds nus et avec une hygiène douteuse pour affronter un virus plus virulent qu’une armée de palestiniens revanchards malgré ses super pouvoirs. Expliquer aux chocolatiers (et surtout aux industriels), que les petits enfants n’auront pas vraiment l’occase d’augmenter leur cholestérol avec de l’huile de palme et des corps gras saturés, tout le budget parental étant passé dans le riz, le PQ et les somnifères. Les parents pourront toujours cacher leurs enfants dans le jardin, au cas où les fêtes dégénèrent à cause du manque de sucre et de sommeil. Je mise désormais sur la prochaine pénurie : les bâches en plastique et la chaux vive. Saluons d’ailleurs ici un précurseur, Xavier Dupont de Ligonnès, qui vit aujourd’hui son confinement de manière exemplaire.

Ah ! Quelle période tout de même ! Jamais, depuis de la fin des escapades allemandes dans nos contrées, nous n’aurions pu penser un seul instant que le monde moderne puisse s’arrêter de vivre à cause d’un virus taquin. Qu’un système ultra recherché, comme le capitalisme, maintenu par un autre système encore plus fiable et virtuel, la bourse, puissent imploser de l’intérieur en un éternuement, devrait juste pousser les grands penseurs de ce monde à vite trouver un plan B pour que l’humanité ne doive sa survie qu’aux valeurs travail et argent roi. Alors oui, à ce jour, comme après 2008 et comme des milliers de patients, l’économie est sous assistance respiratoire et ça rassure les investisseurs…Mais dans 1 mois, 2 mois, 6 mois, quand tout le monde aura repris son SUV, sa routine, son égoïsme forcené et son jemenfoutisme légendaire, il faudra alors tout recommencer à zéro. Jusqu’au prochain glouton mutant, de la pire espèce, mi animal, mi Eric Zemmour, qui fera passer Ebola pour un simple rhume des foins. Entre temps, la Nature aura respiré un peu mieux, le cycle des saisons repris son cours normal, les animaux sauvages auront pu se promener en famille dans la forêt jolie et les poissons nager dans une eau presque claire.

Mais il va falloir que ça cesse maintenant ! C’est bon. L’Eurovision est annulée ! On a eu ce qu’on voulait. « Oui mais bon, payer mon abonnement à Canal, BeIn, Rmc, Europsort et Equidia pour n’avoir ni foot, ni rugby, ni tennis, ni Formule 1, ni Jeux Olympiques d’été !! Merci. Avec un peu de chance on va aussi rater le Tour De France, alors qu’on avait tout investi les économies dans le camping-car ! Merci les chinois ! Pile poil l’année où Paris allait gagner la Ligue des Champions. Comme par hasard !»

Surtout quand on va devoir expliquer à ces gens-là qu’il n’y aura pas de congés d’été…Ca devrait valoir son pesant de cacahuètes. Mais bon voilà, c’est bien beau de rien foutre pendant 2 mois en étant payé, mais il va falloir participer à l’effort de guerre ! Là, on est bien, on peut traverser au feu rouge sans regarder, sans se faire insulter par les cyclistes, on fait des apéros Skype tous les soirs, belle-maman est confinée très loin, et puis, on peut quand même se le dire, mais voilà quelques semaines qu’il n’y a pas de grève à la SNCF !!

Les plus stressés par l’enfermement sont prêts, eux, à prendre plusieurs amendes pour pouvoir aller en prison afin de fuir leur quotidien oppressant ! On peut les comprendre. D’ailleurs, à peine arrivé en zonzon, Harvey Weinstein a attrapé le Covid-19. Décidément le mec chope tout ce qui bouge ! Moi si je suis testé positif après ma visite quotidienne chez mon épicier halal, qui a des très belles noix, je pense que je postillonnerai sur Siri pour voir si je peux contaminer toute la planète Apple ! Ma petite vengeance perso contre la mondialisation.

Allez, courage !! Vous pourrez bientôt retourner manifester en masse contre tous les trucs chelous notés pendant ce confinement! Et on imagine déjà la beuverie totale le jour où les français vont pouvoir ressortir de chez eux !! La victoire en Coupe du Monde à côté, ce sera une kermesse dans le jardin du Cardinal Barbarin !!

En espérant surtout que plus personne ne tousse.

Il va falloir des gens en forme pour rester confinés au bureau en juillet-août afin de remplir les caisses de l’Etat.

Vivement Noel.

YNF22LQUWQPAGU65YLBJ6TPNME

Le Jour où la Terre s’arrêta…20/03/2020

‘’C’est quand même pas un peu louche ce confinement juste pile poil au moment où le printemps revient ? Juste le week-end où on avait prévu d’aller au Cap Ferret avec Jean-Pat pour canoter un peu tranquille entre deux barbecues ? Mais comme on est avant tout des gros cons de père en fils dans la famille, on va quand même y aller pour faire prendre l’air au Cayenne qui ne me sert plus à rien dans Paris ! ‘’

Déjà qu’on les détestait sur les pistes de ski, voilà que certains parisiens ont envahi les plages et les côtes ensoleillées pour y confiner leur arrogance boursouflée…Souhaitons leur donc un cancer de la peau et plus de places pour les accueillir à l’hôpital au premier mélanome estival venu.

Mais il y a pire. Aux Etats-Unis, les Spring Breakers ont décidé coûte que coûte de venir fêter leur dépucelage sur les plages floridiennes, à défaut d’infecter le Mexique, en noyant leur vulgarité crasse sous des litres d’alcool, perpétuant une tradition ancestrale qui donne de si belles élites à cette nation de winner. Il y a des virus plus difficiles à confiner que d’autres. Et c’est vrai que con et finement ne font jamais très bon ménage dans une phrase.

Une pensée d’ailleurs pour ces « français » propres sur eux qui commencent à se méfier des médecins, des infirmières, des livreurs ou de leur voisin parce qu’ils font des métiers à risques. Les migrants et les zombies à côté, c’est des représentants de chez L’Oréal ! Quant à ceux qui volent des masques dans les hôpitaux ou du gel dans des locaux des Restos du Cœur, on ne peut que vous souhaiter d’attraper la lèpre, la peste porcine, ou n’importe quelle maladie qui pourra vous priver de l’usage de vos mains. Parce que pour le cerveau c’est déjà trop tard.

C’est fou après 5 jours, le nombre de gens qui veulent à tout prix retourner travailler ! La cohabitation semble plus compliquée pour certains que dans le vestiaire du PSG. Sauf que là vous avez choisi vos partenaires de jeu ! C’est sûr qu’au bout d’un moment, quand personne ne veut parler sport, musique ou géopolitique avec vous, que les repas tournent principalement autour de frites, saucisses et nuggets de poulet, que les siestes sont impossibles, que vous ne pouvez même pas profiter de Netflix ou de PornHub Premium à cause d’une mauvaise connexion, que vous devez écouter Skyrock plutôt qu’un vieil album des Stones en vinyl, que vous ne pouvez plus commander sur Discogs de disques en Italie sous prétexte que les mecs ont la flemme d’aller à La Poste, que vous devez subir tous les derniers Disney, en vf, que les grasses mat sont interdites, qu’il n’y a plus d’eau chaude quand vos filles sont passées à la salle de bain, que ni votre femme ni vos enfants ne veulent faire l’amour, c’est fort probable , qu’à un moment, les lumières crues de l’open space et les blagues de ce connard de Michel vous manquent un tantinet.

Alors pour éviter de le devenir : SOYEZ PATIENTS !

Lisez des ouvrages sur le développement personnel, écoutez Rire et Chansons entre deux tâches ménagères, plutôt que les humoristes de BFM TV, n’ouvrez (toujours) pas aux Témoins de Jéhovah, prenez des gants pour taper vos femmes ou vos enfants et bientôt vous pourrez dire, comme pendant une levrette : le plus dur est derrière moi !

200309120855-venecia-italia-large-169

On ne joue plus. 16/03/2020

Ni sur scène, ni dans les cours de récré, ni avec la santé de la population. N’en déplaise à une catégorie d’abrutis, qui sous prétexte d’être français, n’ont de leçons à recevoir de personne, ni d’un virus invisible, encore moins d’un gouvernement qui l’est parfois tout autant !  » Et je sortirai si je veux pour profiter du soleil en terrasse, faire des selfies en buvant des bières avec mes potes…’ puis manger gras, danser pour éliminer tout ça et passer ‘’à’’ Zara ou chez Sephora avant que sa meuf ne pète un câble sans nouvelles fringues et sans nouveau maquillage au bout de trois semaines de disette. Les influenceurs et les blogueuses modes sur Instagram vont devoir trouver des idées originales. Des idées tout court en fait.

Ah le civisme ! Ce mot qui ne semble plus faire partie du vocabulaire de certains sous prétexte qu’on a fait la révolution et qu’on emmerde le système, l’autorité et les décideurs ! Ce manque de civisme qui nous pousse à nous agglutiner le week-end dans des lieux bondés d’autres irresponsables, parce que la connerie, comme le Covid, se propage toujours mieux dans les endroits bondés d’imbéciles heureux. Ce manque de civisme qui confine à l’égoïsme crasse quand on se jette sur les denrées alimentaires (les gens normaux vont devoir se rabattre sur le sans gluten et le Bio, ou pire manger des légumes !) et le PQ en prévision de jours cloitrés chez soi avec une famille qui vous fait chier ! Dure réalité que certains tenaient éloignée en allant au travail, ou chez leur maitresse entre midi et deux. Mais là il va falloir parler à ses enfants, ou pire, les écouter ! Faire des devoirs, la bouffe, le ménage ou des activités physiques. Le cauchemar ! Tout ça sans sport à la télé pour se détendre un peu !! Manquerait plus qu’on tombe en panne de bières, et alors je ne réponds plus de rien !! Heureusement que le bon sens veut qu’on laisse ouvert les bureaux de tabacs, c’est quand même la base de ménager les fumeurs avant qu’ils ne massacrent une partie de la population par manque de nicotine ou qu’ils puissent se faire soigner à l’hôpital avec des poumons sains. Et puis des ados en confinement, n’est-ce pas d’abord un pléonasme ?  Rester enfermé dans sa piaule au milieu des assiettes, des cannettes de Red Bull et des paquets de chips éventrés en jouant à Fortnite ou en se touchant la nouille sur des sites pour adultes, c’est quand même la base. Et certains virus ne veulent même pas y mettre les pieds !

Apprenez à vous respecter sérieux !! Des peuples sont en guerre, en manque de tout, d’eau et d’électricité, mais rarement en manque d’espoir et de savoir vivre. Vous faites même honte à vos grands-parents, souvent les plus fragilisés par ce nouveau bordel, eux qui ont connu les pénuries, les vraies, et qui avaient souvent deux congélateurs, remplis de bouffe, au cas où…Peut-être pour ça aussi que les juifs ont deux frigos…Mais pas deux fours. Ce point-là restant historiquement à vérifier. L’autre jour au Petit Casino local, alors que j’achetais une palette de cassoulet, des tablettes de Galak et un litre de vaseline, un couple de petits vieux bourgeois, faisait des provisions en attendant l’appel : sur le tapis roulant, ils avaient 4 cubis de vin rouge ! J’ai trouvé ça charmant, et pour le coup, si français.

A ce jour la situation est critique, les élections (dont la tenue est l’action la plus ridicule de ce gouvernement paumé, et Dieu sait s’il y en a eu quelques-unes !) vont être annulées, mais surtout parce que la contagion est bien plus dangereuse que la maladie elle-même. A tout juste 33 morts, dont pas mal de vieux, on faisait les malins, en disant qu’on avait connu des accidents de bus plus tragiques. Mais aujourd’hui, comme Donald Trump, on a changé d’avis sur la question. Aujourd’hui l’espèce humaine retient son souffle et doit sa survie à un postillon. Belle ironie pour celle qui crache sur la nature, le bon sens et les avertissements censés de quelques consciences éveillées depuis l’invention de la parole. Mais peut-on sincèrement faire confiance à des poètes, des babas-cool, des écolos ou des scientifiques, alors qu’Adam et Eve sont les super héros de toute une génération de penseurs bien plus rationnels ? Des gens qui ont des avis saugrenus, une vision fantaisiste du monde, utopique, qui ne matche pas vraiment avec celle des patrons de Total, de Monsanto, de Charal ou d’Ikea, qui savent, eux, ce qui est bon pour la planète en nous guidant tous les jours sur le chemin du savoir depuis que l’on est un consommateur plutôt qu’un être humain.

A trop mondialiser la merde, en cas d’explosion inopinée, c’est l’humanité toute entière qui est éclaboussée. Les guerres, les krach boursiers, les catastrophes naturelles, les attentats, les défaites en coupe du monde n’ont jamais empêché le monde de vivre et les gens d’acheter des écrans plats pour regarder la catastrophe en 4K. Consommer, quoi qu’il arrive, parce que c’est le seul moyen qu’on a de se sentir vivant. Consommer dans son coin sans se sentir responsable, parce que le responsable c’est l’autre. Celui qui a une plus grosse voiture, une plus grosse maison, une plus grosse entreprise, un plus gros débit internet, de plus gros enfants…Moi, je trie mes déchets quand j’y pense, je bois rarement, je mange des produits constipants pour ne pas trop utiliser de PQ, je fais très attention de ne pas trop prendre de douches et je fais l’amour dans le noir. Mais surtout parce que ma femme est moche.

Voilà donc une situation inédite que l’on racontera dans 50 ans à nos petits-enfants, qui auront connu de toute façon d’autres virus, d’autres mutations génétiques, d’autres extinctions. Mais pour notre génération, qui n’a jamais connu la guerre, c’est pittoresque, cocasse, presque agréable. De ne plus aller au travail, en étant payé pour les plus chanceux, de ne plus aller à l’école, le rêve intersidéral pour toute une poignée de branleurs ! Et le bac ? On vous le donnera, comme chaque année ! On pourra même filer la Ligue des champions à Paris, et le titre de champion de France à Lyon pour l’exemple. Malheureusement le bon goût ne reviendra pas à l’Eurovision cette année, ni Polanski à Cannes, ni le père Preynat à la kermesse.  Alors en attendant le changement d’heure (le changement d’ère ?), il serait grand temps de se poser enfin, de prendre des livres, d’écouter des albums oubliés, de regarder pousser des plantes vertes, de faire l’amour et de jouir d’un monde enfin au ralenti, comme il devrait l’être en temps normal. Le spectacle vivant s’est tu pour un moment…On ne joue plus, les bouffons bruyants de la télévision étant bien plus nécessaires à l’épanouissement culturel et intellectuel de nos sociétés. Mais bien désinfectée, une télécommande fonctionne toujours. Le ciel retrouve sa transparence au-dessus des mégapoles, les oiseaux toussent moins et c’est bientôt la fin. De la pandémie. Tout pourra alors recommencer comme avant…

Au-delà des considérations financières et sanitaires, il faudrait peut-être envisager cette parenthèse enchantée comme un cadeau. Afin que tout ne soit pas définitivement annulé. Pensées pour les malades, les familles de malades, le personnel soignant et tous ceux à l’équilibre précaire. Les indépendants, les artistes, les artisans…et les pauvres, pour qui rien ne change vraiment !!!

Cœur avec les coudes.

Résultat de recherche d'images pour "paysage idyllique"

Nos amis les hommes. 7/03/2020

Ah on a connu des débuts d’année moins festifs ! Entre les incendies australiens, les tempêtes aux noms plus ridicules que dans une cour d’école, l’acquittement de Trump, la libération de Balkany et la défaite du PSG à Dortmund, et avec ces histoires de harcèlement chez les patineuses et le coronavirus sur le Diamond Princess, on se disait qu’on allait enfin prendre les décisions radicales : interdire à jamais le patinage artistique et les croisières !

Du coup on s’était pris d’affection pour la bite de Griveaux, avant que son membre facétieux et sa candidature à Paris ne soient retirés simultanément. Dans une effusion de réactions à chaud, comme la toile en compte désormais beaucoup trop depuis l’invention du tweet libérateur, on se devait alors d’être pro Griveaux ou pro Pavlenski pour briller en société. Mais l’on pouvait s’en branler copieusement, à peu près autant d’ailleurs que la campagne des municipales à Paris, où chacun y allait de ses arguments aussi verdoyants que farfelus pour ramener le citoyen radioactif à sa cause écologique aussi sincère que spontanée.

A peine le temps de faire connaissance avec le sympathique couple franco-russe, qu’on en oubliait presque de se lamenter sur le retour en disgrâce de François Fillon, cloué par les couilles lui aussi, mais par sa propre femme, cette même sorcière qui lui coutât l’état. Comment peut-on tomber plus bas ? Même les Balkany, condamnés à nouveau à de la prison ferme se pavanaient encore à l’air libre au nez et à la barbe de la décence, qui n’a jamais dû mettre les pieds dans le 92.

Puis vint la soirée des Césars. Et là, en 2020, dans un pays encore traumatisé par la guerre (on fait des stocks de pâtes et de farine en attendant la fin de la pandémie, tout en critiquant ces cons d’américains qui vivent dans de bunkers sous-terrain en cas d’attaque de martiens ou de communistes !), il fallait choisir son camp !! Parce qu’en France, on ne peut pas décemment aimer les films de Polanski et défendre la cause des femmes, on ne peut pas apprécier une comédie française et adorer quelques films de Godard ou Varda, on ne peut pas être chanteur et comédien, aimer l’OM et le PSG, être blanc ET noir, comme à peu près tout individu sur cette Terre. Il faut être Charlie, ou rien du tout…Quelle petite mentalité étriquée ! Qui ne donne finalement qu’une image pathétique de ce pays de lumières depuis bien longtemps éteintes…Oui on peut aimer certains films de Polanski, les vannes de Foresti, le courage d’Haenel, les mots de Despentes ou ceux de Patrick Eudeline. Il y a une part de vérité chez chacun d’entre eux. La domination masculine est insupportable en 2020 mais le féminisme intégriste l’est tout autant. Les extrémistes n’ont jamais apporté que de la division dans n’importe quel domaine…On oubliera par ailleurs les sorties braillardes, toutes bites en avant, de la meute masculino-machiste des chroniqueurs télé élevés au foot, à la bière et à Gabriel Matzneff, pendant que maman préparait à manger en attendant papa : Beigbeder, Praud, Naulleau, Zemmour jusqu’au geste de délation imparable d’Hanouna, tout fier de balancer le salaire de Foresti en grand justicier vertueux et avocat dévoué à la maison Bolloré. Où l’on comprend surtout que les combats féministes devront d’abord s’affranchir de la télé de beaufs pour se faire entendre durablement.

Le problème ici n’est ni celui des femmes, ni celui des exactions commises (il y a des tribunaux pour ça) , mais toujours le pouvoir, ce besoin viscéral de domination qui rend les hommes si pitoyables depuis qu’ils s’élèvent dans les sphères politiques, artistiques ou professionnelles en écrasant les autres. Et l’on peut écouter Noir Désir, lire Céline, regarder des photos d’Hamilton (le pédophile pas le pilote de F1) et aimer Morrissey en ayant un cœur malgré tout. Et qui sait comment on évaluerait aujourd’hui les œuvres d’Hitler s’il n’avait été que peintre ? Tout ça pour s’apercevoir juste que les Césars est une remise de prix boursouflée, à l’entre-soi détestable, plus du tout drôle depuis longtemps, dont le grand public et le box-office se foutent royalement.

Surtout que pendant ce temps le monde continue de brûler tranquillou et que des gens s’enrhument en mangeant des nems et des pizzas. Les chaines d’infos et la presse sont aux anges. Les gens ont peur, enfin, et aucun musulman n’est impliqué pour une fois !! Certes il y a des morts, plus de 50 pays sont touchés, même la Suisse, c’est dire la gravité du truc. Mais pendant qu’on panique devant Pernault, 385 personnes meurent chaque jour en France d’un cancer, 190 du tabac, 125 de la pollution de l’air, 105 de l’alcool ou d’un AVC sans que cela ne semble faire changer les habitudes de chacun. On focalise là-dessus 24/24 et la paranoïa gagne le rangs. C’est fascinant, mais c’est un peu comme se concentrer sur les femmes enceintes, les Toyota Prius ou les mecs en survet/bananes en bandoulière dans la rue : au bout d’un moment tu ne vois plus que ça ! Ca peut rendre cinglé. Mais du coup le 49/3 passe crème…Certains se rendent enfin compte que la retraite dans 25 ou 40 ans est un concept ambitieux alors que l’on ne sait pas si on pourra passer l’hiver…Alors on s’en remet à Dieu, comme souvent quand on n’a pas confiance en la médecine ou dans le gel hydroalcoolique. Dans certaines églises on a retiré l‘eau bénite pour éviter le propagation…Un bon début. Reste plus qu’à retirer les bibles pour éviter celle des mensonges et des idées rétrogrades dans l’esprit de certains.

Le monde va s’arrêter de vivre, le capitalisme aussi. Ca risque d’être aussi surprenant qu’apaisant ! Mais le chômage technique sera bien plus violent pour les entreprises ou les promoteurs de spectacles que pour les croque-morts, pour qui rien ne change vraiment ! Et l’annulation de certains concerts de Maitre Gims tend également à faire baisser la pollution sonore ambiante.

Le monde va enfin apprendre à ralentir son rythme, à reprendre son souffle et la planète va respirer de nouveau. Un mal pour un bien. Malheureusement éphémère, comme toutes belles choses que l’homme a croisé à un moment sur son chemin. On n’apprend rien du passé, ni des leçons que la nature nous donne, et les masques que l’on porte depuis des siècles ne nous protègent pas des bactéries, mais nous empêchent seulement de voir les choses avec lucidité.

topelement