Nos amis les hommes. 11/07/2012

Faut-il que des années de pollution sonore urbaine nous aient à ce point conditionné pour que l’on préfère le bruit des mobylettes à celui des premières cigales lors de nos siestes estivales ? La cigale, fier emblème méditerranéen  et qui constitue avec le belge et le hollandais venus parfaire leurs rougeurs au soleil de Cassis, la grosse proportion de nuisibles sur nos plages enmazoutées. L’été existe bel et bien au sud de Montélimar. Au-dessus nous pouvons définitivement déclarer la zone sinistrée et rendre tout ça aux allemands. Sur l’autoroute des vacances chère à Michel Fugain, une tolérance cette année pour tous ceux qui ne pourraient pas faire 12 heures de bouchons en écoutant Michel Telo ou Gusttavo Lima en boucle : en plus du chien, vous pourrez  abandonner une partie de vos enfants casse-couille au bord l’A7! De charmants camionneurs picards sauront prendre soin de vos délicieux bambins, avec d’autres tubes.

Pour les autres, la vie continue tant bien que mal. TF1 essaie une nouvelle émission sensationnaliste en balançant les propos de Momo Merah avant Secret Story. Ca fonctionne. A défaut d’avoir du goût ces gens sont vraiment des pros du marketing. La télé où l’on apprend aussi à nos enfants les multiples usages de la kalashnikov avant de partir en colo : pour éliminer sa femme adultère en Afghanistan ou pour entrer en boîte de nuit dans le Nord (décidemment, y aurait-il un rapport de cause à effet avec le climat déplorable ?). Il en faut de la volonté pour vouloir à tout prix écouter le dernier David Guetta en reluquant les mini-jupes blanches des cagoles locales pour forcer l’entrée avec une arme…Alors que tuer sa femme d’une douzaine de balles pour tromperie ça peut se comprendre, le monde de la nuit et ses créatures interlopes continuent de fasciner. De mémoire de clubber je n’ai jamais vu ça chez Jean Roch !

Sport à présent : les suites de l’affaire Nasri en direct des salles de classes marseillaises : seul 14% des jeunes joueurs de l’OM qui passaient le bac l’ont obtenu. Les autres finiront un jour en équipe de France…

A Londres on se prépare dans la plus grande détente à fêter le sport et ses beaux représentants, l’esprit de combativité et de dépassement de soi. Une batterie de missiles a tout de même été installée sur un immeuble de la ville et 40 000 militaires répartis au quatre coins de la capitale. On ne sait jamais, si quelqu’un perd un ballon…L’alerte terroriste serait de 3 sur une échelle de 5. Mais organiser aujourd’hui ce genre d’événement tentant, c’est un peu comme ouvrir les portes de la kermesse locale à la famille de Marc Dutroux. L’important est de participer disait l’autre et les athlètes d’Al Quaïda n’ayant pas été qualifiés dans les temps, pourquoi les priver aussi de quelques émotions ?

Cinéma pour finir : dans un été où homme-araignée et chauve-souris essaieront d’attirer le chaland dans leurs toiles (j’ai piqué cette vanne à Laurent Weil), on honorera la mémoire du grand Ernest Borgnine, acteur oscarisé en 55 et présent dans plus de 120 films, ayant joué chez John Sturges, Robert Aldrich, John Carpenter, Nicholas Ray ou Sam Peckinpah. Mort à 95 ans, il semblerait que sa disparition n’ait pas ému la grande famille du cinéma français, occupée à pleurer celle de Mouss Diouf, ce génie du 7e art qui « sut entrer dans les foyer » grâce à ses rôles mythiques dans Navarro ou Julie Lescaut.

On a les stars que l’on mérite. Vive la France !  J’espère qu’il neigera sur les Champs Elysées le 14 juillet !

Qui es-tu Abdelkrim Zerhouni ?

Abdelkrim Zerhouni est un bon musulman, plutôt bien intégré à la vie et à la culture française : il aime l’ambiance des Pmu, adore « Plus Belle La Vie » et a déjà bu du pastis en cachette. Titulaire d’un permis poids lourd il subvient aux besoins familiaux en étant gardien de nuit dans une maison de disques. Ce qui l’amuse car il se demande encore qui voudrait voler des Cd en 2012, quand on voit les prix et le choix incroyable au bled ! Respectueux des coutumes, mais avec modération, il a vite compris que prier 5 fois par jour ne lui paierait pas la Mercedes de ses rêves. Il a vu le 11 septembre avec horreur,  a eu peur pour l’image de ses concitoyens, il a fêté le printemps arabe avec ferveur (en buvant du pastis en cachette) et détesté les dictateurs, Mohamed Merah ou Samir Nasri qui salissent l’image des musulmans dans le monde. Conscient que le strict respect des traditions ne lui amènerait cependant pas son lot de 72 vierges, Abdelkrim décida, en ce 21 juin, de s’acheter quelques saucisses à cuire, pleines de porc et d’interdit, afin de goûter enfin pleinement aux plaisirs de cette chair qui ravit tant ses voisins catholiques ! Tremblant devant sa petite gazinière, il entend les cris et les chants des enfants de la chorale paroissiale qui répète juste en dessous de chez lui avant d’aller massacrer le patrimoine de la chanson à textes pour amuser les badauds d’un soir. Il est ému. Et au moment même où il craque l’allumette, le gaz s’est déjà répandu partout dans la pièce. La déflagration est si violente que la majorité du bâtiment est détruite, emportant avec elle une douzaine de futurs choristes et ses 2 saucisses tant convoitées. Il n’aura jamais pu goûter au plaisir défendu et la police conclura à un attentat islamiste, perpétré par un dangereux djihadiste déguisé en  bon père de famille. Abdelkrim est un martyre.