Qui es-tu Yves-Marie Létourneau ?

Yves-Marie Létourneau a réussi dans la vie. Trader dans une banque de renommée  mondiale, il est la fierté de ses parents et possède un très beau bureau au 35e étage d’une tour parisienne. Parfois il s’émeut quand un oiseau maladroit vient s’écraser sur les vitres trop propres de sa prison de verre. Il regarde souvent le ciel et pense à la mère de ses enfants qu’il méprise au point de donner tout son sperme à une secrétaire qu’il malmène depuis 3 ans dans une salle de réunion. Pour être  sûr de son silence, il la bâillonne au sens propre, car c’est une râleuse, et au sens figuré lui offre de temps en temps un bijou en plaqué or au Manège à Bijoux du Leclerc voisin. Yves-Marie vient de couler une entreprise de métallurgie et regarde les employés hébétés au journal de France 3. Ce coup-ci il n’a pas battu son record, qui était de 320 employés, à l’époque où il avait eu la peau d’une maison de disque. Mais tout le monde s’en foutait. Avec les collègues, ils en ont ri hier soir au Baron. A Noel, leurs dividendes leur permettraient d’acheter les derniers produits Apple à leurs enfants et un peu de rêve à leurs femmes, qui aiment bien malgré tout partir à Deauville en SUV allemand. A 18h22, Yves-Marie est monté sur une chaise de créateur et a ouvert la fenêtre. Paris rejetait son CO2 tranquille en attendant la nuit. A 18h25, Létourneau a pris son envol. Il a senti l’air frais lui lacérer le visage, puis sa propre urine, vu son Blackberry Gold tomber de sa poche, pensé à la culotte de sa maîtresse qu’on retrouverait sûrement dans le tiroir du haut et s’est écrasé comme une merde au bout de 32 secondes. Sa chute a été amortie par les corps démembrés de 2 individus de banlieue qui venait à peine de sortir de la banque de renommée mondiale pour y dérober l’argent de la société. Yves-Marie aurait trouvé ça ironique. La police s’est félicité de cette arrestation tombée du ciel. Yves-Marie est un super-héros.

Qui es-tu Marie-Pierre Grenier ?

Marie -Pierre Grenier a les cheveux blonds des coiffeuses du Vaucluse et ce genre de jupe qui attire les regards de ceux qui ont eu une enfance difficile. Et dans son village natal il semblerait qu’une forte proportion de jeunes hommes ait eu une enfance difficile. Il était dimanche et le soleil gazouillait déjà de mille grillons, quand Marie-Pierre écourta la messe pour s’en aller fumer un peu sur le chemin de terre qui mène au lac du Tourlourou. Ses ongles bleu écaillés tranchaient sur la cigarette blanche où s’étalait un rouge à lèvre carmin d’une vulgarité crasse qu’on ne trouve plus guère que dans les bordels provençaux où le routier s’ébroue entre deux livraisons. C’est pourtant ce détail qui attira le regard approximatif de Kevin Lampois, 16 ans, occupé alors à fourrer son majeur dans une grenouille pour la faire chanter. Et peut-être aussi la longueur incongrue des cuisses nues qui tombaient sous la jupe. Cette émotion subite décupla alors sa force de gringalet au moment où il abattît cette énorme pierre sur le crâne peroxydé de Marie-Pierre. Un léger craquement précéda l’effusion de sang. Kevin lâcha sa grenouille. Il trouva les ressources pour porter le corps inerte vers la maison parentale. Il sentait la poitrine généreuse dans son dos et pensa à sa mère. A l’idée que la fille Grenier allait finir à la cave, il ne put s’empêcher de sourire. Il fallait maintenant se dépêcher d’en finir avant que la nuit tombe, il y avait Koh Lanta sur TF1 et pour rien au monde Kévin n’aurait raté un épisode de ces aventures trépidantes. C’est là qu’il avait appris à manger des insectes. Alors qu’il se réjouissait déjà de sa soirée télévisuelle, il sentit le tournevis pénétrer juste dans son cou et la chaleur de son propre sang inonder son t-shirt de l’OM. Sa proie s’était redressé d’un coup, et dans un instinct de survie très égoïste, venait de lui pourrir sa soirée. Il ne saurait jamais si les jaunes allaient gagner. Marie-Pierre Grenier est vraiment une connasse.

Nos amis les hommes. 28/11/2011

Une fois n’est pas coutume dans ce rendez-vous à vocation culinaire et familiale, mais j’ai envie de pousser un coup de gueule.  Parce qu’à la fin, faut que ça sorte et que Jean-Jacques Gourdin ne me prend jamais au téléphone sur RMC ! Voilà, je commence à en avoir marre qu’on mette un D à Lenorman dans la majorité des articles sur ce grand artiste que je lis chez le coiffeur. Si j’étais Président de la République, jamais plus un enfant n’aurait de pensées tristes et Gérard serait ministre de la Culture. Mais peut-on blâmer tous ces gens de ne pas savoir écrire correctement alors qu’ils ne savent pas parler non plus ? Au moins leur syntaxe est raccord avec leurs Sms ! Le fils de ma voisine, qui me fait déjà peur physiquement, fait à peu près une faute par lettre. On en vient à souhaiter qu’il ait le temps d’apprendre à écrire en prison. Tout ça pour tirer la sonnette d’alarme et raisonner tous ceux qui croivent que l’orthographe c’est pas important.

Partout la colère gronde d’ailleurs. Les critiques ciné qui comptent s’en sont pris récemment au nouveau succès hexagonal « Intouchables ». Eux qui rechignent à rire dans les salles populaires depuis la mort du boute en train Eric Rohmer et les fresques humoristiques de l’hilarant Andreï Tarkovsky ont été bien ennuyés devant l’unanimité que semble générer ce feel good movie bien torché. On lui reproche notamment de s’en prendre à l’art contemporain de manière peu respectueuse. Mais quel individu n’ayant jamais eu que la télévision pour fenêtre culturelle et le musée Grévin comme repère artistique pourrait-on blâmer de ne pas avoir les codes pour déchiffrer une toile abstraite ? Qui décide d’ailleurs que telle ou telle toile à de la valeur, que tel nouveau Basquiat est un génie en puissance, si ce n’est une poignée de mécènes milliardaires venu bader devant une collection privée pour faire monter les prix à chaque fois qu’ils posent leurs regards sur l’élue de leur cœur. Leur bon goût et leurs regards aiguisés seront alors le mètre étalon des spéculations à venir. Comme celui des critiques suscités qui poseront innocemment leur petit étron critique chaque semaine au nom d’un journal qui sait faire la part des choses entre la lie populaire et l’excellence des salles obscures parisiennes où l’on se tripote entre amis.  Mais faire 8 millions d’entrées restera toujours plus concret et valorisant que d’attendre qu’un chien de la finance vienne pisser sur une toile pour exciter les bourses sur une valeur marchande aussi aléatoire  qu’artificielle. On n’oblige d’ailleurs aucun pauvre à aller au Quai Branly s’extasier sur un caillou aztèque, pas plus que l’on oblige un journaliste de Libé ou de Télérama à regarder Nrj12 ou chroniquer « Intouchables ». Ainsi seuls les esthètes auraient une âme ? « Il n’y a pas de bons ou de mauvais sentiments. Il n’y a que des gens qui n’ont pas de cœur » disait Pol Pot du temps de sa splendeur.  Au delà de ces tiraillements, « Intouchables » pose une autre question cruciale sur l’humour : avec les handicapés, peut-on rire debout ? Peut-être aurons nous la réponse lors de la journée des myopathes et des maladies rigolotes le week-end prochain. Qui aura d’ailleurs le courage d’aller y chanter « Je Marche Seul » ? Qui aura le courage de regarder ? Perso je ne pourrais pas je serai à une expo.

De son côté, Yannick Noah s’est aussi emporté. En s’y prenant comme un manche ! Le créateur de « Saga Africa » aurait laissé entendre que la majorité des sportifs espagnols seraient performants grâce au dopage. Contrairement à son fils. Tennis, foot, cyclisme, pétanque, basket : tout y passe, sauf la corrida où seul le toro est drogué . Attention, Yannick, avec ce genre de discours tu nous a énervé le gros ministre des Sports qui pourrait bien te ravir la place de Personnalité préférée des français en fin d’année, car ça sent le roussi pour DSK. Et puis dis toi que si l’on demandait à ton public quelle drogue ils prennent depuis des années pour pouvoir écouter tes chansons écolo-révolutionnaires-en tong, tu ferais pas trop le malin !

Voilà, la semaine prochaine nous remettrons des primes salariales à ceux qui croient encore au Père Noel et nous appellerons Julien Courbet pour essayer de sauver l’Euro. En attendant, mettez des moufles.

Nos amis les hommes. 17/11/2011.

Alors que je commençais les cadeaux de Noel sur l’Internet pour ne pas rater ces promos hallucinantes sur les élargisseurs de pénis (que je reçois sur mon propre mail alors que je n’en ai parlé à personne !), je décidais d’un commun accord avec mon banquier de ne rien acheter à mes enfants cette année qui ne leur soit pas d’une grande utilité. D’une part pour éviter le gaspillage inhérent aux envies de gosses occidentaux qui commandent par principe plus que par envie, d’autre part pour ne pas surcharger les enfants chinois de travail supplémentaire. J’optais donc pour de magnifiques duvets en plumes d’oie (fabriqués en Tunisie) afin de les préparer à la rue le plus vite possible, si l’on considère que faire 4 ans de Fac est une perte de temps considérable au vu des options qui s’offriront à la sortie. Le métier de trader n’étant accessible qu’à une certain population dépourvue d’âme, quelles options envisager pour un avenir luxuriant ? La politique peut-être un bon filon pour les plus exigeants qui souhaiteraient, en plus d’un boulot, s’offrir un logement social à peu de frais. De plus ce métier ne requiert pas grand-chose de plus qu’une bonne dose de mauvaise foi, un amour du mensonge et une paire d’amis bien placés.

Notre Président, sorti tout droit de la maternité et de chez son avocat où le montant de la pension alimentaire fut fixé dans l’optique d’un départ de la chanteuse italienne en juin 2012, est venu récolter les points de sa nouvelle popularité en pleurnichant sur le sort des soldats morts le 11 novembre. Si les guerres ont au moins le mérite de donner au travailleur français son lot de jours fériés en complément de ceux obtenus grâce aux phénomènes paranormaux de la religion catholique, chaque nouveau soldat pourra partir au combat le cœur plus léger, une journée lui étant consacrée en cas de pépin inopiné entre 2 snipers afghans. Ainsi, en plus de la patrie reconnaissante, sa famille aura droit à une petite médaille à accrocher sur la cheminée pour émouvoir les voisins et lui à un très beau cercueil en pin des Landes, recouvert d’un beau drapeau tricolore pour se couvrir si les nuits sont un peu fraîches. Mais tant qu’il y aura Dassault et de méchants islamistes sur Terre, la France aura besoin de militaires pour peupler ses porte-avions et préserver son intégrité physique.

En Italie, le départ surprise de l’étalon botoxé nous aura permis d’apprendre l’existence d’un président de la République, Mr Napolitano, qui a un nom de gâteau au chocolat et contrôle que tout se passe bien entre les différentes mafias du pays ! Les Miss Météo qui veulent réussir auront désormais bien du mal avec le successeur de Berlu, Mario Monti, qui a plus une tête de chercheur sur le cancer de la prostate qu’un profil de maquereau pédophile ! A l’abri des médisances, Silvio pourra enfin monter ce petit hôtel de passe dont il parle depuis longtemps avec DSK, du temps où il croyait que sa femme était Laure Sinclair ! Un autre farceur transalpin, le groupe Benetton, connu pour des photos aussi belles que leurs fringues sont moches, vient encore une fois d’affoler les cons intégristes de tous pays après sa nouvelle campagne d’affichage         « Unhate », où l’on voit les grands de ce monde se rouler des galoches ! Si la plus abjecte est tout de même celle de Sarkozy et Merkel, le pèlerin moyen s’en prend à la photo d’un autre allemand, Helmut 16, embrassant goulument un imam ! A l’heure où les plus habités  s’en prennent à l’art contemporain le pull en mohair bleu ciel jeté négligemment sur les épaules, les amis d’en face ont plutôt l’allumette facile ! La provoc  est pour le coup un peu trop prévisible ! C’est sur ces débats sans fin qu’arrive cette belle histoire relayée par le Net : un internaute aurait vu Jésus sur  l’anus de son chien ! Doit-on vraiment s’en étonner alors qu’en son temps, une certaine Marie en aurait eu un dans sa chatte ? (cette blague blasphématoire vient de m’être rachetée très cher par Jean-Marie Bigard). Ces gens attendent l’Apocalypse en le créant en même temps, le fin est donc inéluctable…

Heureusement que le français, bon vivant, sait s’en remettre aux vraies valeurs pour oublier la crise. Ainsi comme la grippe ou les restos du cœur , chaque année à la même époque, le Beaujolais nouveau est arrivé ! Et cette fois, il sent la merde ! Dans un pays qui se targue d’avoir les plus beaux crus du monde, c’est un peu comme si les Enfoirés devenaient la vitrine de la chanson française…De la vinasse tiède. Juste au moment où la radio déverse dans nos oreilles démolies le nouveau single mongolo-dance de Mylène Farmer, (qui n’aurait même pas osé filer ça à Alizée il y a 15 ans), à l’heure où les éphèbes de Twilight reviennent exciter les pré-ados et les mères divorcées avec leur clip géant pour déodorant de supermarchés ! A un moment il faut savoir dire stop, quitte à aller à contre courant du bon goût général, s’indigner, choquer les consciences endormies par des décennies de télévision Bouygues, celle bâtie à la truelle, sans véritables fondations. Et ne pas hésiter à dénoncer les concepts grossiers ou foireux que certains industriels voudraient nous imposer de force ! Comme celui de la doudoune sans manche…Non mais, franchement ?

QUI ES-TU JEAN-FIOLLE PATARD ?

Jean-Fiolle Patard est né un jour de bruine, surprenant sa propre mère Solange qui croyait tenir une bonne gastro et son propre père qui avait juré ses grands dieux qu’on ne l’y reprendrait plus, après les naissances de ses 4 filles préalables. Mais le Seigneur faisant fi des moyens contraceptifs modernes, ce pieux instituteur provincial se trouva fort dépourvu au moment de venir dans sa femme à la pâle lueur d’un chandelier, alors qu’il pensait, à tort, être dans sa fille, la plus petite, celle qui bave un peu en mangeant. Ainsi Solange apporta au foyer la présence masculine qui réjouit tant les monarques  et les connards intégristes depuis des générations.  Contrairement à ses sœurs, ses études avortèrent très vite, et lui qui voulait être pilote de chasse se retrouva cantonnier dans son village natal. Un soir de novembre, alors qu’il vient de remettre pour la 4e fois le dernier Christophe Maé, Jean-Fiolle s’empare d’une hache et vient gâcher la fin du repas familial, où, pour une fois, il y avait de la Danette à la pistache. Des  filles et des parents il ne restera que des bouts disparates que Gnocchi, le caniche noir de la famille regardera avec concupiscence. Après avoir découpé le chien, Jean-Fiolle remet Christophe Maé pour la 5e fois. Les gendarmes y chercheront une quelconque raison à son acte inexpliqué. Alors qu’il n’y en a pas. Jean-Fiolle est un mélomane.