Nos amis les hommes. 24/11/2016

Je n’ai rien contre les top-modèles, bien au contraire, les plus douées d’entre elles sont devenues des éprouvettes pour David Hamilton ou femmes de présidents moches…Comme quoi le physique compte moins que l’intelligence pour certaines ! Mais voilà que je réalise qu’il ne sert à rien d’être bête et anorexique pour participer au Mannequin Challenge, juste au moment où ma fille Flatulence était prête : je l’ai laissée dix jours sans manger, devant TPMP, avec un Elle comme seul nourriture spirituelle. Bon au moins, aurais-je fait quelques économies avant Noel, et pourrais, du coup, lui acheter enfin un pull chez The Kooples !

Le monde 2.0 n’est plus à une invention près pour remplir le vide existentiel de l’Internet depuis que celui-ci occupe tout l’espace de nos cerveaux disponibles. TF1 et consorts n’ayant plus le monopole de l’abrutissement, balayés par Snapchat, Youtube ou Périscope. Heureusement qu’Hanouna s’accroche, malgré les mises en garde du CSA, cet empêcheur d’humilier en rond ! A défaut d’être un magnifique outil d’information et de savoir, Internet est devenu cet immense défouloir pour névrosés et bas du front, comme cette immense foire aux images truquées et à la désinformation permanente, pour qui ne possède pas un minimum de recul, de second degré ou de jugeote…un peu de culture en somme. En plus d’avoir ramolli les cerveaux, entrainé à la paresse mentale, éradiqué toute envie de lecture et d’écriture, s’être immiscé dans la vie privée et le déballage d’images violentes dès le plus jeune âge, le net est devenu une espèce de Bible moderne où tout ce qui se dit est forcément vrai, donc partagé et commenté comme une parole divine. Pour Paul Horner, troll cybernétique et créateur de dizaines de sites douteux et farfelus, Trump aurait même été élu grâce aux contre-vérités qu’il balance depuis des années, juste pour faire flipper quelques ploucs amoindris au fin fond de leurs mobile-home. Reprises et partagées sans aucune vérification, ces news auraient à l’arrivée un effet dévastateur sur tout une frange réac et peu éduquée de la population, voir du gouvernement qui ne l’est pas forcément plus (éduqué, pas réac voyons !). Quand on sait qu’en France, des cerveaux aussi affutés que ceux de Christine Boutin ou Nadine Morano ont pu prendre des posts du Gorafi pour argent comptant, faut-il donc s’étonner de voir proliférer des sites à sensation, où seuls les clics rapportent à leur créateur facétieux ? Mais vu que ces gens-là croient également aux miracles, à Adam et Eve, à la multiplication des pains et à la toute puissance d’un autre créateur malicieux…

L’arrivée possible de François Fillon au pouvoir, nous laisse présager sans sourciller, d’années encore plus sombres que ce moyen-âge dans lequel se complaisent ces papas et ces mamans plus qu’à droite, descendant dans la rue pour attiser la flamme de la haine extrémiste, incendier des refuges pour migrants, interdire des affiches de prévention du SIDA, déverser leurs propos homophobes dans le journal l’Union, priver certains gosses défavorisés de repas gratuits à la cantine et envoyer les gays en enfer ! On ne se demande même plus où sont les vrais enculés… Au moins y en a t-il qui font ça par amour et par plaisir.

Voilà la France des Lumières, version 2016. L’héritage de Simone Veil bientôt piétiné au seul nom d’une religion qui ne dit pas son nom, mais devrait plutôt fermer sa gueule dans une société laïque qui ne l’a jamais clairement été. Ah ça, pour s’insurger que la Turquie fasse passer une loi qui obligerait les violeurs à épouser leur victime pour leur éviter la prison, y a du monde ! Mais quelle honte ! Les violeurs en série ne sont-ils pas les premiers à ne plus croire aux valeurs du mariage ? Finir ainsi enchaînés, à des jeunes filles pré-pubères de surcroit, n’est-il pas pire que la prison, même turque ?

Stephen Hawking, ce génie dont seul l’esprit n’est pas tordu, vient de nous mettre en garde : l’humanité n’en a plus que pour 1000 ans ! Ne serait-il pas temps d’en finir avec tous ces mange-merde qui ne respectent ni les hommes, ni les animaux, ni la nature, mais une créature imaginaire terrifiante ? Profitons-en enfin et faisons en sorte que ces derniers instants terrestres ressemblent à ce qu’ils auraient toujours du être sans religion ni politique : le paradis.

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Nos amis les hommes. 15/11/2016

En fin stratège de la communication et des médias, Vincent Bolloré aura donc muselé les Guignols, éradiqué le Zapping, ventilé Canal Plus et explosé iTélé, sans que ce bel élan héroïque ne suffise à sauver le petit Nicolas de la grosse tornade qui s’apprête enfin à souffler sous sa djellaba libyenne. Avec toutes les casseroles qui lui collent au cul comme à celui d’une Deux-Chevaux dans un mariage bobo du 16e , Sarkozy pourra largement tenir une petite cantine et s’occuper lui même de la préparation des frites lorsque viendra enfin le temps de la Santé. Quelle tristesse tout de même, pour celui qui ne s’est jamais trouvé dans l’élite, mais dîne au Fouquet’s parce que le Pizza Pino des Champs est plein, sort avec un mannequin qui n’y était pas non plus (chez Elite), et fait du yacht avec Bollo pendant que ses électeurs dévoués peinent à se payer une demi-heure de pédalo sur le lac d’Annecy. A les écouter, aucun homme politique ne fait partie de cette fameuse élite donc, celle qui est censée diriger, dominer et guider notre peuple de gueux vers la félicité ! C’est un fait. Le populisme et la volonté viscérale d’être un jour élu président les poussant à renier complètement leur éducation, leur famille, leurs études et leurs affinités. La grande classe. Pour des gens qui prônent la clarté, la transparence et une vision claire de la société française, on préfère plutôt faire confiance à Afflelou ! Et Sarkozy ne se sent pas non plus si « droitier » que ça, mais se sert de l’élection de Trump pour appuyer ses positions litigeuses, encore plus excité qu’avant à l’idée d’être enfin crédible, remuant la queue et sautillant partout comme un petit Loulou de Poméranie qui croit qu’on l’emmène au square alors qu’on va chez le véto le faire piquer, sans le dire aux enfants. A mon grand dam, au pays des Lumières, j’ai toujours voté contre, mais là j’irai bien à la primaire de droite voter pour le faire dégager, même par un vieux qui voit encore des Prisunic partout.

Entre élucubrations, mensonges, complots, coups bas en tous genres et disparitions de modèles culturels bien plus inspirants (Leonard Cohen, Leon Russell, Robert Vaughn, David Mancuso ou Malek Chebel), il va en falloir du courage pour affronter les hordes de paumés, dépressifs et décomplexés du salut nazi qui vont fleurir nos rues et nos campagnes à l’appel de tous ces abrutis xénophobes. La peste brune, de retour avec une perruque blonde….

Heureusement qu’en cas de coup de dur, il reste M6. Consciente des besoins du peuple en matière de décompression et lavage de cerveau, la sixième chaîne n’a vraiment rien à envier à TF1, la chaîne du bon peuple gaulois qui nous à encore rappelé samedi soir combien il fallait chérir Jean-Jacques Goldman, Images, Michel Drucker et Carla Bruni, alors que nos jeunes ont droit aux N.M.A avec Tal, Jul, Soprano ou Louane, sans même que le talent de Maître Gims ne soit récompensé ! C’est dire le réservoir de génies…Quant aux Fréro Delavega, on leur souhaite bon vent, et une très très belle vague, digne de Point Break, qui puisse les emporter au loin dans leurs nouvelles carrières de surfeurs. Donc M6, la vilaine chaîne qui monte désormais sur n’importe quel sujet dégoulinant et voyeuriste, a encore de la réserve : après la déco, les apparts, la bouffe, Super Nanny, le cancer, les gros, la sape, Happy Dog (l’émission de véto où l’on vient d’emmener notre Loulou, suivez un peu !), les agriculteurs dépressifs et les politiques arrivistes qui partagent l’ambition intime de choper Karine Lemarchand entre deux anecdotes cocasses, voici venir Rue des Allocs et Mariés au Premier Regard. Deux très beaux concepts où l’on est immergé chez les pauvres au chômage dans la première, pour voir comment que c’est de vivre avec 400 euros par mois quand on en dépense la moitié au PMU et à la Française des jeux. Et si l’on n’a pas de chance au grattage, on peut en avoir au tirage dans la seconde, où deux inconnus vont devoir se marier et tenir le plus longtemps possible, parce que l’amour tu vois, c’est aussi simple qu’un casting de teubés prêts à tout pour donner un sens à leur vie. C’est déjà loin d’être une sinécure pour les gens qui le font pour de vrai et pour se rassurer ainsi face aux affres de la vie d’adulte, mais là, voici la mariée face à un parfait inconnu dont elle ne connait pas les goûts et qui ne connaît même pas le sien. Imaginez un peu un homme politique se présentant du jour au lendemain dans un pays, sans rien connaître au métier, mais qui jure fidélité et amour sur la Bible avant d’insulter tout le monde, de péter dans le bain et de chauffer toutes les femmes qui passeront près de son haleine avinée.

Ca ne peut pas arriver. Pas en 2016. On irait droit au divorce. Le peuple est bien plus intelligent que ça pour se marier au premier ringard venu. Même pour déconner. Attention tout de même au syndrome Las Vegas : la gueule de bois et les cicatrices risquent de mettre un peu de temps à s’estomper.

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Aveuglement. 10/11/2016

J’ai encore du mal à applaudir à deux mains les fabuleux experts politiques, car ça glisse un peu avec la vaseline. Mais voilà des mois que des instituts et des intervenants grassement payés se mettent le doigt dans l’œil et nous fistent avec les 4 autres ! L’Angleterre n’aurait jamais du dire oui au Brexit, la France aurait du terrasser le Portugal, Sylvie Tellier aurait du gagner Danse avec les Stars au Chômage et Trump n’avait aucune chance d’accéder à la fonction suprême. Voilà, voilà. A force de s’en remettre à des certitudes, à des sondages foireux ou à des otaries mentalistes pour tenir le gogo en éveil pendant des mois, les spécialistes en oublient parfois qu’une bonne partie du globe ne vit plus dans le même monde qu’eux, ne regardent jamais les news, ne parlent pas le langage de Wall Street et ne lisent plus les journaux, parfois parce qu’ils s’en foutent et souvent parce qu’ils ne savent pas lire. Tous les laissés pour compte d’une Amérique qui a un peu trop tiré sur la corde de la mondialisation et de la spéculation boursière, et qui a vu tout ça lui exploser à la gueule comme de petites hémorroïdes trop mûres, tous ces ouvriers, ces artisans de l’Amérique profonde, qu’une chanson de Springsteen ne suffit plus à réconforter, tous ces gens-là sont sortis de leurs mobile-home à crédit et de leur bicoques branlantes pour aller chercher un nouvel espoir dans les urnes. Parce qu’entre l’opulence, la légèreté et la culture des arrogantes New York et Los Angeles, on en oublie parfois que la majorité des américains passe son temps dans leurs champs, leurs usines ou leurs commerces dans une précarité bien éloigné des fastes de quelques acteurs, chanteurs et parvenus millionnaires venant répandre leurs précieux conseils avant chaque élection. Mais depuis rien ne change, sauf le compte en banque des vedettes.

Il serait donc un peu simple de taper aujourd’hui uniquement sur les analphabètes, les sportifs, les vieux, les agriculteurs et les chasseurs pour expliquer l’arrivée au pouvoir d’un rouquin hystérique, homophobe, raciste, beauf, incompétent, inculte, et milliardaire. Milliardaire, certes, mais avec un langage direct et sans faux semblants, qui appelle une chatte une chatte et un musulman un terroriste. Pas de flonflons, pas de gants avant la coloscopie d’un pays qui n’a jamais été en paix avec lui-même depuis que le gros Colomb y a foutu sa merde avec ses potes conquistadores. Un pays de bâtards mais qui n’a jamais été aussi fier de ses origines « américaines », tout en oubliant ses racines et ses métissages. Trump est d’origine allemande et écossaise, ses femmes tchèque ou slovène, (mais tant qu’on reste dans le blanc, même orangé !) et ne supporte pas les métèques mexicains ou afro-américains qui ont pour lui une grande part de responsabilité dans le développement et la chute de ce pays schizophrène !

Mais au delà de ses millions, Trump est un pur produit de ces années de télé-réalité dégueulasses où chacun vient étaler en string son inculture et son inutilité quotidienne en faisant reculer chaque jour les frontières de l’imbécillité. Idiocracy, en live. Le film de Mike Judge vient de prendre corps sous nos yeux éberlués, comme certaines prophéties de Black Mirror, série flippante car terriblement juste. Des abrutis viennent d’ailleurs de sortir l’appli de notation vu dans le premier épisode de la saison 3 ! Comment donc s’étonner de la toute puissance d’un tel individu alors que la télé est pour des millions de paumés, la seule fenêtre sur l’extérieur et la véracité d’un monde qu’ils ne comprennent plus et qui ne les a, de toute façon, jamais compris ?

La double prouesse d’Obama est donc assez extraordinaire, quand on voit le basculement actuel. Mais le système financier et politique en place n’est plus en phase avec la réalité concrète de toute une population, ici comme ailleurs. Il semblerait bien aussi qu’une grosse partie de la jeunesse, peu concernée, ne se soit pas sorti les doigts du cul pour aller enfin faire un geste utile avec une machine électronique, et s’assurer un avenir serein plutôt que de choper des Pokemon…L’Amérique est désormais aux mains des suprématistes blancs, en plus des banquiers et des industriels. Et même si Bernie Sanders était une solution beaucoup plus crédible qu’Hilary, cette parvenue, nul doute qu’on aurait pu s’attendre à un petit accident de vélo dans les mois suivants…Les grands humanistes n’ont jamais fait long feu au pays des cowboys. Ne reste plus qu’à attendre et voir ce qu’il va se passer dans les semaines à venir. Pour que les Bush père et fils s’en détachent, on n’est pas à l’abri de jolis éclats trumpistes pour animer notre année 2017, qu’on imaginait un peu morose par rapport à cette année 2016 fastueuse.

Et pour l’heure les experts nous disent qu’il est impossible que Marine Le Pen gagne au second tour.

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10 questions pour changer le monde avec JULIEN SANTINI

santini-web-61Humoriste, auteur de pièces (Arnakipik), Julien Santini est un comédien singulier et attachant comme on en rencontre peu sur les scènes françaises. Il continue de promener son personnage de Droopy un peu engoncé un peu partout, et alors qu’il sera à La Ricane à St Etienne les 4, 5 11 et 12 novembre, il a pris le temps de répondre à 10 questions cruciales.

1/ Le monde va super mal et Julien Santini s’amuse…Pourquoi ?

C’est le seul moyen de le sauver.

2/ Où étais-tu en ce beau jour de 78 quand le SC Bastia était en finale de l’UEFA contre Eindhoven avec Papi, Orlanducci, Johnny Rep et Jean-François Larios ?

Mes parents étaient en train de faire l’amour, ils hésitaient entre mon frère et moi. Ils étaient à un moment crucial mais ils n’étaient pas encore prêts. Ils ont choisi mon frère qui est né peu de temps après. Le plus beau, c’est que Claude Papi a été son parrain.

3/ Que pourrais-tu apporter de plus à l’OL par rapport à Jacques Santini ?

Déjà, un débit de parole plus rapide, une psycho motricité supérieure également. Plus sérieusement, beaucoup de lyonnais me parlent de lui et l’aiment bien. Perso, ça me fait plaisir, je n’ai par contre jamais dit qu’il était mon oncle, je déteste les privilèges. C’est mon côté ouvrier et populaire.

4/ Tu revendiques tes origines corses, mais quand on tape célébrités corses dans Wikipedia, ton nom n’y figure pas, alors que Baptiste Giabiconi oui. Donc soit tu es mytho, soit Wikipedia doit être sérieusement mis à jour…

J’ai toujours dit que j’étais né à Bastia et que j’avais vécu là bas 17 ans. La vérité, c’est que c’est faux. Je suis né à Belfast aux heures sombres de l’IRA. Mon père était co-scénariste du film « Au nom du père ». A l’époque c’était trop bizarre, on pouvait voir débarquer Daniel Day-Lewis en calbut et en train de fumer une clope pendant que ma mère nous faisait des tartines. C’était vraiment n’importe quoi mais j’ai beaucoup appris de cette période. Surtout le maniement des armes, ce qui m’a fait un point commun avec la Corse , d’ailleurs, que j’ai visitée une fois et qui est très belle.

5/ Dans cette société ultra connectée 2.0, ton personnage semble encore aimer le karaoké et les boîtes de striptease. Peut-on le qualifier de dernier grand romantique ?

Il n’ y a que des esprits fins comme le tien qui peuvent voir çà et ont tout compris avant tout le monde. Oui, je suis définitivement le dernier grand romantique.

6/ On dit de ton personnage scénique qu’il est un loser sympathique. C’est mieux qu’un winner pathétique ?

Carrément. Après, on ne va pas se mentir. Dans la vraie vie, je réussis pratiquement tout ce que j’entreprends

7/ On peut donc être fonctionnaire et drôle ?

J’en suis la preuve vivante. Après, je suis une exception ou quelqu’un d’exceptionnel, j’ai pas encore tranché.

8/ Tu préfères perdre ton indépendance ou tes cheveux ?

Mes cheveux. C’est vrai que j’ai pas mal de chance de les avoir mais l’indépendance est bien plus importante.

9/Fans de Droopy et Michel Fourniret, les enfants adorent-ils aussi Bibou le Pervers, ton personnage le plus extrême ?

Je pense qu’ils l’aiment et que quelque part, ils le provoquent un peu en riant. Donc après, faut pas s’étonner non plus. Enfin, je pense. Ou alors, ils n’ont qu’à pas rire.

10/ Comment vois-tu l’avenir une fois Donald Trump et Emmanuel Macron élus ?

Je pense que quoi qu’on en dise, les deux s’aiment bien et ont un respect mutuel. L’avenir sera sombre mais tant que des gens viendront voir mon spectacle, je me foutrai éperdument du monde dans lequel on vit. L’essentiel est que je sois heureux et que le monde y contribue.

Extrait du spectacle Julien Santini s’amuse

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