MORTEL.

Chers amis confinés, je profite de ce moment opportun où vous n’avez pas grand chose à faire de plus intelligent que de parcourir les réseaux sociaux, seules fenêtres encore ouvertes sur un monde devenu aussi fascinant qu’inquiétant.
Un monde qui m’inspire depuis quelques années méfiance et ironie, qui nourrit mes papiers et m’a donné il y a maintenant 3 ans l’envie de monter sur scène pour en découdre par le rire. L’aventure Toilette Intime m’a permis de jauger mes capacités, de me confronter au public et de mettre les pieds dans un milieu pas forcément très drôle !! Mais comme de partout, des gens bienveillants, ouverts et respectueux ont compris ma démarche, le public a réagit de manière surprenante à mes élucubrations, m’encourageant plus que de mesure à continuer cette aventure un peu masochiste.
Il y a quelques mois, je décidais, suite à de mignons problèmes cardiaques, d’appeler mon spectacle MORTEL. Parce qu’on l’est tous, parce que la vie est courte et parce que c’est un super jeu de mots ! Ce titre revêt aujourd’hui une connotation particulière, et l’humanité arrive à un tournant décisif dans ses choix de vie pour les prochaines décennies, pour les générations futures.
Et que ces choix soient judicieux, censés, humains, intelligents ou toujours motivés par l’appât du gain, il est de notre devoir, nous humoristes, de rester connectés et disponibles pour tamiser un peu tout ça, dédramatiser ou apporter un éclairage décalé sur ce bordel ambiant.
Il faudra du courage, de la patience, mais le rire restera un vecteur de force et de libération. En attendant donc de savoir où et quand chacun d’entre nous pourra remonter sur une scène, voici donc au moins la nouvelle affiche du spectacle, histoire de m’occuper et de me donner un but pour les mois à venir:
Etre en vie par les temps qui courent, c’est MORTEL !

A très bientôt. Prenez soin de vous. Coeur avec les coudes.

Affiches-Fabrice-v5

Oyé bonnes gens !!

Chers amis , il y a exactement 2 ans que l’aventure Toilette Intime a commencé, avec cette merveilleuse idée d’affiche que je pensais irrésistible à l’époque. Depuis, le « spectacle » a fait sa route, trouvé un public, changé 100 fois de texte, connu des hauts, des bas et des moyens. Mais j’ai surtout appris le difficile métier de la scène, celui où l’on met sa vie dans un danger tout relatif (on n’est pas en Syrie non plus !) chaque soir sur scène pour récolter quelques rires et beaucoup de reconnaissance. Et c’est un kif incroyable, comme disent les jeunes qui préfèrent Youtube. Conscient de mes limites, de mes envies et du travail qu’il reste encore à accomplir, les 3 mois qui viennent vont donner lieu à une nouvelle mouture du spectacle, dont j’ai toujours du mal à dire s’il s’agit de stand-up ou de seul en scène…Un peu des deux sûrement. La seule certitude étant que l’envie et le plaisir n’ont jamais été aussi forts de retourner au combat, comme on dit le 11 novembre.
Nouveau titre, nouvelle affiche et nouvelle mouture et retour à @lagirafequisepeigne de Lyon les 31 janvier, 1 et 2 février. Soyez-là.
Merci à tous ceux qui me soutiennent depuis le début, aux fidèles, à ceux qui ce sont déplacés, à ceux qui ont apprécié de près ou de loin, à ceux que j’ai déçus, à toutes les soirées où j’aurai pu mieux faire, aux critiques, aux conseils des uns et à l’avis des autres…Je continuerai à faire ce que je veux, mais en mieux…grâce à vous ! A très bientôt.

IMG_6323

Nouvelle Venue

68748293_684741468675017_453268656323821568_n

Hello les gens de Lyon et amis du 69.

Très bientôt, ouverture d’une nouvelle salle de spectacle (35 places) dédiée à l’humour noir et décalé, au 19 rue Sergent Blandan à Lyon !  Parce que y en a marre des pièces et du rire tiède. Le patron du lieu, Bary, a de l’ambition et de la passion, suffisamment pour faire de cet endroit un lieu unique, un laboratoire et un passage obligé pour toutes les nouvelles pépites d’un humour clivant et assumé. Et la gentillesse de me laisser faire la programmation l’endroit.

69998518_494376181400796_8065088080895279104_n

Big up @exitmag Lyon

C’est donc avec joie que l’on recevra FANNY RUWET pour sa première en France le week-end du 18/10 avant son explosion programmée en 2020 !!Résa

Mais aussi ses compatriotes Florence Mendez, Marie-Eglantine et d’autres plumes acerbes et acérées : Stéphane Boucly, Julien Ville, Camille Wehrlin, Martial Panico, Karl Decamps, Vivien Poyet, Mr S, Emma Loiselle et plein d’autres…

69597958_386963158901189_1147303511290019840_n

Tenez vous informés ! Réservation sur billetreduc, programme sur le FB et l’Insta !

Perso j’y suis pour les plateaux du 27/09 et du 24/10 avant l’intégrale de Toilette Intime, Nouvelle Version, du 25 au 27/10. résa

Capture d’écran 2019-09-05 à 20.12.51

Paradis Perdus

Cher monde moderne,

Je t ‘écris d’un endroit idyllique, en employant ce mot avec toute la mesure qu’il faut, car j’ai comme l’impression que cet adjectif collé à une partie géographique de cette planète va bientôt devenir obsolète.  Le tourisme et la déforestation sont passés par là. Ici l’eau est transparente et bonne, comme les starlettes de télé réalité, les plages peu encombrées de toute la beaufitude crade qui fait le charme estival de la Côte d’Azur. J’ai toujours préféré les journées golden shower dans les clubs spécialisés aux journées baignades sur une plage bondée du Lavandou à me faire pisser dessus par des enfants rougeauds et mal élevés. Et les piqures de moustiques restent toujours plus naturelles et appréciables que les mycoses partagées avec des centaines de touristes du nord de la France.

Ici je n’entends pas la terre qui gronde, je ne vois plus le monde qui brûle dans l’indifférence feutrée de ceux qui ont déjà tout donné pour Notre Dame, mais qui iront quand même chez Ikea acheter des meubles pour la rentrée, et continueront d’acheter des gourmandises gavées à l’huile de palme pour rassasier leurs gosses boudinés. J’ai comme l’impression qu’il faut que je m’imprègne de ce silence, de ces couchers de soleil, qui, même s’ils ne sont pas spectaculaires, suffisent à nous rappeler combien cette formidable mécanique terrestre est précieuse autant que fragile. Le bruit des vagues plutôt que celui des trottinettes qu’on abandonne sur un trottoir, juste sous vos fenêtres, le son du vent dans les lauriers roses plutôt que celui des klaxons de citadins pressés d’aller récupérer leur McDo. C’est marrant mais voilà plus de trente ans que je viens par ici, et je n’avais jamais ressenti cette nécessité, de ressentir les choses, de prendre le temps d’apprécier cet environnement unique. Peut-être parce qu’il n’y avait pas urgence il y a encore quelques années. Tout était normal.

Sur la terrasse on a déjà vu passer un renard malicieux, une belette mutine, un crapaud badin et un campagnol coquin. Les sangliers rôdent en bas du jardin, j’ai cru en entendre  un l’autre jour, mais c’était maman qui ronflait dans le hamac.

On voit même les étoiles d’ici. Les lumières de la ville ont tué l’essentiel. Ce grand tout cosmique dont on fait partie et d’où l’humanité est partie, n’en déplaise à Nadine Morano. C’est bouleversant, et l’on se sent tellement peu important en rapport à cette immensité, que tout devrait paraître dérisoire. Mais l’on continue à penser tenacement à ce dossier à boucler à la rentrée avec un client qu’on déteste, on ne peut oublier la hausse du prix du gaz et le début de saison catastrophique de l’OM. Peut-être que de là-haut certains nous regardent en se foutant de notre gueule, d’autres prient pour qu’on ne les trouve jamais. Si seulement on pouvait déjà apprendre ici bas avant d’espérer coloniser d’autres planètes qui ne méritent pas notre sort.

L’être humain est tellement bête. Avant il savait qu’il était con et ignorant alors il s’inventait des dieux et des démons pour expliquer ses peurs ou ses questionnements, il prenait des leaders politiques instruits, capables de prendre les bonnes décisions pour mener la masse de gens encore plus cons que lui vers la félicité. Il obéissait et il partait faire la guerre pour défendre « sa » patrie et montrer qu’il en avait dans le ventre.  Mais ca finissait souvent hors de son ventre, les glaives ou les baïonnettes laissant des plaies approximatives même dans le cuir des plus endurcis…Puis un jour, avec l’arrivée d’internet et de la 3G dans le monde moderne, les leaders politiques et médiatiques sont devenus encore plus bêtes, incultes et stupides que la majorité des abrutis qui votaient pour eux en silence sans se poser de questions depuis l’invention de la démocratie. Et là, c’est parti en couilles je crois. Le monde serait mieux géré par des enfants de 8 ans je pense, parce qu’à cet âge là ils ont encore un regard pur et naïf sur l’existence. Bolsonaro est con comme la bite de Donald Trump. Mais ces gens là ont la destinée de la Terre entre leurs mains sales. Le problème n’est alors pas de savoir si l’on doit trier ses déchets ou acheter une Toyota électrique, mais bien si l’on peut continuer à élire des débiles mentaux pour sauver encore ce qui peut l’être.

Nous les quarantenaires, nous disparaitrons au bon moment, quand la politique sera aux mains d’Hanouna et la culture dans celles de Disney. Quand on voit comment ont terminé Britney Spears, Miley Cyrus ou Selena Gomez, posez-vous un peu les bonnes questions sur l’avenir de vos enfants, élevés au cœur de la bête. Netflix, Google, Facebook, Instagram, Tik Tok, Amazon. La culture 3.0 ressemblera donc à ça ? Ou pire, on n’est jamais à l’abri d’un nouveau délire commercial ou marketing.

En écrivant ces lignes j’écoute l’album de Purple Mountains en regardant tomber la nuit sur la garrigue silencieuse. Son leader, David Berman, s’est donné la mort quelques semaines après la sortie de cet album revigorant. Il faisait pourtant partie de ces génies incompris de la musique moderne, trop fragiles pour rester encore un peu parmi nous…Sa voix me glace malgré la chaleur ambiante. J’essaie de comprendre. Mais la mort par suicide, c’est comme le pouce à la récré pour ne pas se faire casser la gueule, c’est comme les arrêts maladies pour ne pas se faire casser les couilles au boulot, c’est un petit peu le joker facile pour s’échapper. Et je pense à mon père, qui n’aura jamais vu ce paysage idyllique. Si seulement on pouvait savoir s’il y a autre chose qui mérite plus de combat que cette vie terrestre à laquelle l’être humain ne semble encore pas à la hauteur.

Je viens de voir une étoile filante. J’ai fait un voeu.

En route pour la Joie !

Voici quelques dates de TOILETTE INTIME en FRANCE pour fêter l’arrivée du printemps et l’approche de NOEL. Nouvelle version un peu customisée pour l’occasion, et pour ceux qui voudrait voir autre chose, et on les comprend !

Notez tout bien et faites passer l’info !

15 et 16 Mars : LE COMPLEXE, LYON. 1eres Parties Shirley Souagnon

23 Mars : THEATRE LE RHONE, VALENCE. 1ere Partie Shirley Souagnon.

25 Mars : L’APPART CAFE, VALENCE. Intégrale. 21h.

5 et 6 Avril : LES TETES DE L’ART, ANNECY. Intégrale. 20h30.

9 au 13 Avril : LE BACCHUS, RENNES. Intégrale. 21h.

3 et 4 Juin:  LE SPOTLIGHT, LILLE. Plateaux. 20h et 21h30.

8 Juin: P’TIT THEATRE, GAILLARD (74). 30mn, ONE SHOT COMEDY.

18 Juin: LE SONART, PARIS. Intégrale.

52396372_576443939504771_495036173895335936_n

©benlevy

 

Programme 2018/2019

Après un an sur les routes et les ruelles à tester TOILETTE INTIME, il semblerait que cela ressemble enfin à quelque chose. En attendant mieux.

La saison 2 commence donc avec moins de doutes, plus d’énergie, d’expérience et l’envie tenace d’aller vous présenter tout ça sur scène. Alors si vous êtes aussi curieux que peut l’être mon spectacle, soyez les bienvenus !!

AFFICHE_HD

PARIS, Théâtre Le Lieu : 12 et 19/10, 20h15. Intégrale.

Réservation BilletRéduc ici : réa Paris Le Lieu

ANNECY, Les Têtes de l’Art. : 13/10, 20h30. Plateau One Shot Comedy.

LYON, Espace GERSON : 28/10. Plateau découverte.

AGEN, Le Contrepoint Café Théâtre: 15, 16, 17/11, 20h. Intégrale.

LYON, Le Complexe : 22/01/2019. Intégrale.

Edulcorons.

« Depuis 3 ans et le drame de Charlie Hebdo qui ouvrit les yeux du grand public sur l’existence du journal satirique et sur le manque cruel de second degré chez les intégristes, la question de l’humour possible ou impossible, racontable ou interdit fait florès dans les conversations, surtout chez ceux qui n’en ont pas. Car il n’y a pas à juger si une chose est drôle ou pas mais juste à savoir si cela nous fait rire. Ou pas. Point. Sans intellectualiser la chose.
A la question peut-on rire de tout, je répondrai donc non (dans la sphère publique en tous cas) mais à la question doit-on rire de tout, je répondrai donc oui. Parce qu’il est salvateur d’avoir un peu de recul et de second degré sur les choses cruelles de la vie, sans quoi celle-ci devient vite un enfer pour qui prend les choses trop à cœur. N’oublions jamais que l’on est là pour 70/80 ans au mieux, pour les plus valeureux et résistants aux microbes, et que tout ça ne mérite pas autant de sérieux.
Facile à dire, certes, mais en fonction de notre éducation, de notre culture, de notre environnement, du poids de la religion dans notre quotidien ou de notre intelligence, chacun n’a pas forcément le même avis sur la question et la même tolérance à l’humour vache. Pierre Desproges disait que quelqu’un qui tombe dans la rue n’est pas drôle en soi, ce qui est drôle c’est s’il ne se relève pas, qu’il ne suffit pas d’être heureux, encore faut-il que les autres soient malheureux…Derrière l’outrance possible de ces saillies, d’aucuns s’offusqueront, d’autres ricaneront de bonne foi. Faut-il interdire pour autant ces réflexions quasi philosophiques au prétexte qu’elles en dérangent certains ?

En 2018, sur tous ces sujets sensibles, sur les différences et sur les minorités, la société régresse intellectuellement aussi vite qu’elle avance technologiquement. La sphère publique, depuis qu’Internet a libéré la parole de chacun, est devenue irrespirable autant que nauséabonde. Le consensus mou et la bien-pensance gluante ont remplacé les débats et la réflexion dans les médias populaires. On juge, on attaque, on accuse, on insulte, on polémique, on vilipende, on s’insurge, on clique son courroux au moindre fait divers, à la moindre phrase, à la première image qui ne rentre pas en ligne de compte avec notre propre système de pensée, avec nos propres codes de l’humour. Sans fond, sans arguments, sans finesse.
La censure, sous couvert de protéger les plus faibles, devient une arme que l’on veut brandir dans tous les domaines politiques et culturels. On s’insurge d’un clip de rap violent, de filles nues au cinéma, mais nullement que Google, You Porn et consorts soient à un clic de ses enfants mineurs. On vilipende des acteurs pour des « accusations » de viol, mais l’on a toujours du mal à admettre le poids de la pédophilie dans l’église catholique. On s’en prend aux artistes contemporains pour des créations ‘’phalliques’’ ou ‘’vulvienne’’, mais l’on accepte avec consentement la vulgarité crasse de la télé-réalité et la beauferie sournoise d’Hanouna sous couvert de divertissement familial.
Un immense bond en arrière où tout est désormais remis en cause, et surtout notre intelligence. Chacun est pourtant libre et capable, d’apprécier ou de détester une oeuvre ou un artiste. Personne n’a un flingue sur la tempe pour rester plus de 10 mn devant Nrj12 ou aller voir une pièce de théâtre avant-gardiste de 4h30. Si Belattar ou Proust ne vous font pas rire, ne regardez pas leurs sketches ! Si vous êtes plus Grégoire que Biolay, tant pis pour vous ! Les gens ont dix doigts, et une télécommande. Mais l’on préfère s’acharner sur les choses que l’on déteste en déversant des torrents de boue plutôt que de partager ce que l’on aime, même si c’est des photos de bouffe ou de chatons !

Avec l’affaire Weinstein est arrivé un nouveau problème de masse : la remise en question de milliers d’œuvres jugées outrageantes pour les femmes, en plus de la suspicion sur la gent masculine, et la délation décomplexée, au prétexte rigolo que toute cette domination masculine a assez durée. Certes. Mais peut-on avancer d’un côté en protégeant les femmes, en incitant de l’autre des comportements hystériques et dangereux ? Que l’homme soit un gros beauf, on le sait depuis des siècles. Qu’il abuse de sa force, de son pouvoir et de l’alcool aussi. Mais doit-on pour autant remettre des siècles de création artistique et culturelle en changeant la fin des œuvres, en effaçant des acteurs de films, reniant au passage des créations et des époques marquées par le patriarcat et la misogynie ? C’est vrai qu’aujourd’hui je ne me masturbe plus de la même manière sur les photos pré-pubères de David Hamilton depuis l’affaire Flament. Dois-je renier d’avoir aimé Polanski, Louis C.K, Dustin Hoffman ou Noir Désir avant d’être jugé ? Dois-je brûler mes dvd de Bertrand Blier, Joel Seria ou Gérard Pirès avant que l’on ne m’accuse de rire de choses graveleuses et déplacées ? Quand on pense qu’ici on couvre des statues de marbre aux seins nus et que là on cache l’ »Origine du Monde » de Courbet…Quelle angoisse. Le cinéma et la littérature n’ont toujours été que le reflet de leur époque. Enfants nous racontions des blagues à 90% racistes, sexistes et homophobes. Coluche les relayait aussi sur Europe 1 et Michel Leeb était drôle. Et tout allait bien, sans que l’on sente la suspicion et la haine dans le regard de l’autre, cet enculé. Les hommes, politiques ou religieux, ont été les plus violents et ont armé leurs enfants pour conquérir le monde, exploiter les plus faibles, construire des frontières et affirmer des différences.
Pas les cinéastes, ni les acteurs, ni les auteurs, ni aucun artiste. Qui sont les seuls à rendre cette vie un peu moins monotone, un peu plus passionnante et à ouvrir les yeux de leurs congénères pour que l’avenir soit un peu plus respirable. Il y a des combats justes et des causes à défendre, mais avec cette intelligence et cette grandeur d’âme qui fait cruellement défaut aux décideurs et aux aboyeurs d’aujourd’hui. La culture est une arme, le rire est une défense, mais internet et les réseaux sociaux des déversoirs à foutre et des concentrés de haine difficilement acceptables à l’heure où il faut élever les débats. La société évolue bien plus vite que les mentalités. Et il va falloir s’y faire sans remettre systématiquement le passé en jeu. Construire l’avenir est un enjeu bien plus important, dans un monde qui semble régresser intellectuellement…Mais quand le maître du monde s’appelle Trump, où est l’exemple ?

En 2018, il faudrait que Twitter cesse d’exister. Et que chaque troll, chaque loser, chaque débile derrière son pseudonyme se construise une vie personnelle ou accepte sa propre misère sans reprocher le succès et le talent aux autres. (Il n’y a que Donald, qui ici, soit aussi un génie !) Et qu’à chaque tweet lâche et abject, chacun se dise une bonne fois pour toute qu’il faut mille fois plus de courage pour aller bosser chaque matin à Charlie Hebdo en risquant sa vie pour éveiller les consciences et dérider les cons, qu’en twittant de la merde pour faire régresser la société et triquer son égo.
Alors que vous soyez Charlie ou pas, que vous ayez de l’humour ou pas, essayez simplement d’avoir un peu de recul et une vie intéressante. Le reste devrait suivre naturellement. »

Expo-Coluche-Portrait-1983-par-Francis-Giacobetti