Anchorman 2 (Légendes Vivantes). Adam McKay

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Voilà, comme on pouvait s’y attendre, la suite tant attendue de « Ron Burgundy, présentateur vedette » est disponible sur les Internets avant sa sortie DVD aux US ( le 1/04) et bien avant son arrivée sur les écrans français le 18 juin !! Si l’on se doit de féliciter encore une fois les distributeurs locaux qui mettent décidément tout en oeuvre pour que Will Ferrell ne soit jamais reconnu en France, réjouissons-nous de voir le nombre toujours grandissant de ses aficionados et de pouvoir passer enfin 2 heures de franche rigolade 10 ans après le 1er épisode. Et si une certaine déception semble poindre au sortir de cette suite, force est de constater que la fine équipe est toujours au taquet, et quoi qu’il arrive, bien plus drôle que 90 % de la production comique actuelle. Personnages et situations encore plus fous, absurde et comique de situation imparable, racisme et bêtise ordinaire font le sel d’un film qui n’hésite pas à taper encore une fois sur l’Amérique profonde et son amour pour le drapeau, les prouesses sportives locales ou les courses poursuites en boucle. Critique de l’info à tout va, du modèle CNN et du remplissage obligatoire pour occuper les esprits, Anchorman 2 reste avant tout le portrait d’un homme hors du commun, dépassé par sa propre bêtise, véhicule idéal pour un Will Ferrell au sommet de sa forme. Que demander de plus ? Le Blu Ray US proposera une version alternative du film en plus de la version Unrated non diffusée en salle.

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Nos amis les hommes. 22/03/2014

Voilà donc que la vérité éclate au grand jour, alors qu’on profitait pleinement de notre journée du Bonheur en se goinfrant pour l’occasion de macarons et en écoutant Indila, parce que c’est encore meilleur quand on arrête. Personne, parmi les élites les plus avisées de notre république n’ayant pu deviner un instant ce que laissaient planer les écrans de fumée lâchés ça et là, des rigolotes écoutes Sarkoziennes au détournement d’un Boeing malaisien, de la pollution soudaine au succès du dernier film de Kev Adams. Si malaise y a, c’est dans l’aveuglement généralisé d’une société qui refuse toujours de se rendre à la triste évidence lorsque cela touche aux icônes, aux modèles, à l’intime : ainsi donc, le couple Guetta serait bel et bien séparé et le monde aveuglé n’en savait rien. Bim ! Dis comme ça, on préfèrerait entendre l’annonce de la mort d’un proche, le retour de Trierweiler à l’Elysée ou l’entrée imminente dans la 3e guerre mondiale plutôt que d’avoir à supporter la terrible nouvelle alors même que le printemps venait se poser en douceur sur nos petits cœurs pleins de soleil et de carbone. Un modèle d’amour, de bon goût, de complicité et de gestion économique qui nous laissait croire depuis 20 ans que tout était encore possible dans ce monde de putes ! Les vacances à Ibiza n’auront plus jamais la même saveur, même si on est moins inquiet pour sa musique, qui n’en a jamais eu.
Récompensé pourtant de la médaille de Chevalier (du fiel) des Arts et des Lettres il y a quelques temps, voilà que le blondinet euphorique se voit suivi au palmarès par les ineffables Shaka Ponk, groupe de carnaval pour ados rebelles et futurs cracheurs de feu, et qui donne à penser à certaines instances qu’il y a encore une trace de rock au pays de Drucker et de Patrick Sébastien! Le problème c’est que Les Forbans, Elmer Food Beat, Superbus ou Kyo vont pouvoir gueuler à postériori et à juste titre pour réclamer aussi leur part de récompense pour services rendu à la nation. Au-delà de la musique (mais alors, bien au-delà), la grand-messe des Enfoirés est toujours un baromètre social important qui prouve d’année en année que la pauvreté augmente dans ce pays aussi vite que le niveau musical dégringole, mais que l’Etat ne fait rien, ni pour les uns ni pour les autres. Mais le but est atteint : devant son téléviseur, tout le monde mange…

Les chercheurs de la NASA ont bien compris quant à eux que l’humanité toute entière sera réduite à néant avant que l’on ouvre un Burger King sur Mars. Les sociétés fastueuses ayant toutes été détruites par un aveuglement forcené à ne pas vouloir redistribuer les richesses, comme toute bonne dictature, et non pas par les dinosaures, les coulées de lave ou les tsunamis taquins. Alors encore combien de gens d’Orange (la multinationale, pas la front nationale) devront passer par la fenêtre pour avoir la 4G gratos ? Combien de Jérôme Kerviel ruinés par les banques qui ruinent les Etats qui ruinent le contribuable ? Encore que se retrouver au Vatican pour évoquer le système bancaire et le blanchiment d’argent est assez cocasse… Combien de Mr Ramirez ou de Paul Bismuth pour échapper à la justice de ces « bâtards » de juges qui essaient juste de faire leur travail sans être influencés par ces « enculés » d’hommes politiques ? Combien de villes prises ce week-end par le Front National avant que le pays ne se réveille enfin de cette torpeur effrayante ? Il faudra alors plus d’un pansement pour soigner les petits bobos provinciaux et les gros Bobos parisiens englués dans leur superficialité quotidienne. Mais maintenant que leur QG, Colette, se fait braquer en plein jour comme le plus vulgaire des Intermarché du Vaucluse, on est peut-être en face d’une aube nouvelle. Un matin radieux où le soleil se lèverait sans son voile de particules, un monde sans Enfoirés, sans partis politiques, sans selfies, sans huile de palme et sans Photoshop. Un monde où l’on pourrait instaurer une fois l’an, à la Saint Nicolas par exemple, la journée du Malheur, histoire de ne pas se croire arrivé trop facilement. On prend vite de mauvaises habitudes.

La relève: Camille Chamoux

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Comédienne douée et magnétique, Camille Chamoux fait entrer un peu de nostalgie et de tendresse dans un univers du stand up trop cynique, trop formaté et trop communautaire. De sa génération de trentenaires coincés entre de trop vieux trop largués et de trop jeunes trop branchés, Camille s’interroge avec brio et intelligence sur la vie, ici ou ailleurs, maintenant ou avant, en se demandant finalement si l’être humain se trouvera bien, un jour, quelque part…Enlevé , bien écrit et érudit, son second spectacle fait souffler un vent de fraîcheur sur les scènes parisiennes. Co-scénariste des « Gazelles » (en salle le 26 mars), ce film appelé à renouveler un peu la comédie française, Camille Chamoux devrait au moins prouver que si elle n’est pas née sous le bon président, elle est sûrement née sous une bonne étoile. Et un spectacle qui commence avec l’écoute de vinyles, fussent-ils d’Anne Sylvestre, ne peut être qu’un bon spectacle !!