Nos amis les comiques : Franck Dubosc

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Force est d’avouer que depuis tes débuts de lover dans « A nous les garçons » (à une époque, 1985, où ce genre de films pour ados ressemblait à du Sautet par rapport aux Anges de notre télé réalité d’aujourd’hui) ton parcours cinématographique force le respect d’Aldo Maccione, très jaloux de tes choix, toujours judicieux. Car du « Clone » à « Iznogoud », du sidérant « Cinéman » en passant par la série des « Camping » et les derniers chefs d’œuvres (Les Seigneurs, Bienvenue à Bord, Plan de table) qui ruinèrent les espoirs de comédie grand public d’une profession aux abois, tu as fait assez fort ! Cette profession dont Fabien Onteniente , ton réalisateur fétiche (il commit « Disco » avec toi aussi !) demanda récemment des états généraux, pour que de la comédie française tu restes toujours l’ambassadeur, mon chéri ! La figure de proue d’un humour bien de chez nous, qui aime les grands rendez-vous du dimanche à 20h 50 sur TF1 après la météo et les réclames, ou les discussions sur canapé entre deux chiennes lascives aux pieds de Drucker. Mais pour amuser les masses provinciales, tu te donnes (ou plutôt tu te vends) souvent en spectacle pour ausculter le pouls d’une société dont tu ne rates pas le moindre détail, comme ton ami Gad, critiquant ça et là les cafetières, les ascenseurs, le ski ou les ados boutonneux ! Récemment, dans un élan artistique d’un courage hors norme, tu déclarais vouloir enlever un sketch écrit sur Koh Lanta pour ton prochain One Man, suite aux morts malencontreuses de cet « Intervilles » exotique sans vachette mais avec des vers de terre ! N’importe quel humoriste un peu taquin s’en serait justement donné à cœur joie, mais toi non ! Tu penses famille, tu penses respect, tu penses verveine et ventes de DVD à Noel. Il fut un temps où les humoristes avaient encore un peu l’envie de remuer les consciences endormies par des heures de nouvelles tragiques. Aujourd’hui les nouvelles sont de plus en plus tragiques et les comiques de ton genre aussi, ne cherchant qu’à faire leur place au cinéma. D’où ils pourront mieux briller à la télé. Sans faire aucun effort.