Nos amis les hommes. 1/05/2015

Journée maussade dans les rues parisiennes où défilaient les fascistes tricolores au nom d’une Jeanne d’Arc qui aurait préféré brûler en enfer plutôt que d’être récupérée par un parti extrémiste. Alors que l’on y moleste allègrement des journalistes, des Femen montrent leur mécontentement et leurs nichons à quelques trous du cul célébrant leur chef le bras en l’air. Tout cela n’est pas très « catholique », mais voilà encore une énième raison de parler d’un parti qui monopolise les médias depuis de trop longs mois pour des raisons aussi diverses que futiles. Vivement la naissance de Rouquemoute 2 de l’autre côté de la Manche que l’on puisse enfin se focaliser sur un sujet sérieux. Le tremblement de terre au Népal ne semblant pas suffisamment porteur, on attend que le nombre de victimes françaises augmente pour y consacrer plus de temps qu’à la mort de Richard Anthony et envisager une compilation caritative avec le meilleur de nos nouveaux artistes déjà habitués au massacre de chefs d’œuvre du patrimoine.

Une de leur victime récente, Charles Aznavour, fêtait quant à lui le centenaire du génocide arménien qui correspond peu ou prou au sien, l’homme étant toujours actif et prêt à sortir un nouvel album. La nouvelle génération des télécrochets et des comédies musicales lyophilisées étant déjà morte après deux disques, on reste admiratif. Ce petit pays si discret qui aura donné au patrimoine mondial Jack Palance et Fanny Ardant, Héléne Ségara, Cher et Patrick Fiori, toutes ces stars qui n’assumèrent pas plus leur patronyme que leur appendice nasal pendant que les sœurs Kardashian imposaient leurs culs à la Terre entière, la célébrité étant moins pénible au soleil médiatique. Mais si pour cette dernière exaction la Turquie n’y est pour rien, concernant le génocide, l’armée nie.

Voilà des années que nous savons ici que la Suisse est le seul Eldorado moderne qui en vaille la peine, même Jean-Marie Le Pen, ce germanophile, vous le dirait. Pays propre, pays vieux, pays vert, pays raciste même si pays protégé des migrants par sa situation géographique privilégiée (peu de maliens arrivent à la nage par le lac Léman), l’Helvétie attire d’autant plus que le Népal ne semble plus une si bonne idée pour une retraite spirituelle loin du tumulte ambiant qui commence à éroder les plus solides d’entre nous. Et bizarrement la nation de la raclette et des tennismen vient d’être élu « pays où l’on se sent le plus heureux », alors qu’on attendait la Syrie et la Corée du Nord dans le trio de tête. Personnellement, je n’y vais que pour la noirceur du chocolat et le blanchiment d’anus, pratiques gourmandes que je m’octroie entre deux services pour mes grands-parents et un échange de sang avec Keith Richards. Les vampires des temps modernes ne sont donc plus dans les Carpates mais suçent tranquillement leurs proies à l’ombre des coffres genevois (que ce que je veux voir).

Un bonheur n’arrivant jamais seul, le moral des ménages remonte en France. C’est statistique. On ne sait pas si c’est grâce à la « nouvelle » Nabilla, au retour de Nagui sur France Inter ou au dernier album de Francis Cabrel, mais quelque chose se passe dans nos foyers alors même que les températures redescendent, que l’on jette n’importe quoi dans la mer méditerranée au risque de changer les habitudes alimentaires de la sardine italienne et qu’Apple est déjà en rupture sur sa nouvelle iWatch, cette promesse bijoutière d’épanouissement terrestre.

Au moment même où la technologie n’en finit plus de déshumaniser le hipster, voilà que l’on retrouve des œufs de dinosaures en Chine ! Le chercheur démiurge bande déjà à l’idée de cloner les bestioles pour relancer la mode du velociraptor dans les steppes mongoles, lui qui est sur le point de faire revivre le mammouth laineux alors même qu’il n’est pas foutu de protéger le rhinocéros blanc, le requin gentil ou le panda géant, que des sous-hommes chassent pour redonner un semblant de sexualité à des impuissants incultes et des fourrures à des connasses lettrées. Quant aux ossements retrouvés dans le Var, ils pourraient appartenir à Xavier Dupont de Ligonnés, emblème d’une race en voie de développement dans nos contrées : le psychopathe commun. A ne pas confondre avec le pédophile moyen, qui s’ébroue près des parcs et des terrains de jeux. Avant de créer de nouveaux monstres, éradiquons d’abord les bonnes espèces.